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Citoyens maliens, le changement commence d’abord par nous-mêmes

Il n’y a qu’à faire le tour des réseaux sociaux, on se noie dans une avalanche de jérémiades contre la politique. Pourtant, les problèmes du Mali ne sont pas imputables aux seuls politiques. Nous oublions très souvent que l’édification du pays est une tache noble et patriotique qui incombe d’abord à nous-mêmes en tant que citoyens. Certes, il y a une crise politique, mais elle est aussi citoyenne.

C’est une chimère que de croire que les choses évolueront, sans que nous ne changeions nous-mêmes d’abord.

Nous nous plaignons de la corruption, mais nous sommes les premiers à glisser les dessous de table pour vite régler nos affaires. Nous avons tacitement institué et normalisé les pourboires, même pour les services publics.

Ça nous réconforte de croire que la misère du peuple est dûe à la mauvaise politique de l’Etat, mais nous sommes ceux qui votent pour les 1000 F CFA, jamais pour le programme de société, ni l’intégrité du candidat.

Nous ne payons ni nos taxes, ni nos impôts, mais nous rêvons de voir nos quartiers assainis et éclairés. On se plaint de l’insalubrité mais c’est nous-mêmes qui jetons anarchiquement nos ordures.

Nous sommes toujours dans le verbiage à outrance, ayant la solution et une explication a tout, mais jamais de courage pour poser des actions concrètes. Au lieu de s’instruire, d’apprendre pour servir notre pays.

Les cœurs ne vibrent pas quand on chante l’hymne nationale, nous n’avons aucune estime pour la Constitution, nous sabotons nous-mêmes nos institutions, notre Etat, nous avons oublié toute civilité. Et très peu se soucient de leurs obligations civiques. Comment espérer que les autres nous respectent ?

Construire le Mali, personne ne le fera à notre place

Sommes-nous vraiment un peuple ? Jamais nous ne levons d’une seule voix pour l’intérêt commun. Nous savons tout du Real Madrid et du Barça, mais très peu de la démocratie, de la bonne gouvernance ou du fonctionnement de l’Etat.

Tout le monde parle de la crise scolaire, mais c’est nous-mêmes qui l’instituons, comme ces parents d’élèves qui achètent les sujets d’examen pour leurs enfants plutôt que des livres.

Nous n’avons pas lutté contre nos propres vices, nous voulons lutter contre le système alors que tout changement vient de l’intérieur et commence par soi-même.

Nous aimons tout régler à travers les liens de connaissances et d’affinité. Peu de personnes occupent les places qu’ils méritent, voilà pourquoi peu de nos programmes aboutissent.

Nous trouvons l’appareil judiciaire injuste, nous affirmons que la justice ne s’applique qu’aux pauvres, mais nous violons nous-mêmes nos propres lois. Nous négocions nous-mêmes avec les magistrats, nous faisons nous-mêmes intercéder les liens de connaissance dans les décisions de justice. Nous favorisons l’injustice et l’impunité.

Soyons le changement que nous voulons voir 

On aime se pavaner avec des produits étrangers, car dans notre imaginaire le « made in Mali » n’est jamais bien. On critique l’impérialisme, mais on ne consomme jamais malien.

Nous critiquons les politiques, mais il serait aussi intéressant de nous remettre en question. Disons la vérité sur l’Etat, disons la vérité sur nous-mêmes aussi. Qui de nous a accompli correctement ses devoirs envers l’Etat ?

Nous attribuons toute cause de nos malheurs à l’Occident, mais sommes inaptes à développer et exécuter efficacement des projets de développement pour notre pays. Et même nos intellectuels ne cogitent à résoudre nos problèmes que s’ils sont soulevés par l’Occident ou quand ça rapporte des sous.

Vous dites que l’aide Occidentale ne nous profite pas, mais nous ne faisons rien pour nous aider. Nous sommes toujours là, à tendre la main.

Nous pensons mériter le meilleur, mais pas souffrir pour l’atteindre. Aucune évolution ne se fera sans la douleur et le sacrifice. Soyons le changement que nous voulons.

Nous avons longtemps fustigé l’Etat. Il est temps que la société civile se remette en question, il est temps que nous soyons un peuple. Il est indéniable qu’un peuple instruit et uni est une force qui guide et oriente la politique de son Etat.

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Auteur·e

makaveli

Commentaires

Sow.lassine@Yahoo.fr
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Je suis convaincu qu'avec les mots que vous portés les choses peuvent changer si seulement si qu'ils soient véhiculés par des hommes neufs