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Tu ne la frapperas plus jamais

Elle, elle est juste une des nombreuses femmes dans le monde qui souffrent de la violence conjugale, un crime abject dont elles ne sont cependant pas les seules affectées par les conséquences dévastatrices. Leurs enfants aussi en pâtissent aussi psychologiquement que physiquement.

« Maudite soit toute main qui lève pour frapper une femme »

Le cocon familial

Nous sommes dans une cour commune quelque part dans la ville de Bamako, où tard dans la nuit, entendre les hurlements de Fanta n’avait rien d’inhabituel, pourtant ni ses cris ni l’angoisse qui se lisait sur son front ne suffisaient à faire intercéder le voisinage ou même l’Iman, comme si c’était normal de battre sa femme.

Le foyer familiale est censé être un havre de paix mais quand celui-ci se transforme en une zone de conflit, de tiraillement, où les caresses sont remplacés par le krav maga, où il n’y a pas d’étreinte mais des strangulations, c’est l’homme qui est censé te protéger qui devient ton bourreau. Alors le cocon familial ne restera qu’un rêve pour certaines.

Cry, woman cry

Amadou ne trouvant réconfort que dans l’alcool et ayant perdu tout espoir en la vie quoi que le peu qui lui reste était misé aux jeux de hasard avec les quelques sous qu’il mendiait en longueur de journée a ses amis. Pour un rien, il battait sa femme comme si c’était elle la cause de ses malheurs. Oui selon son acception c’était le cas, car depuis le mariage il avait perdu son emploi et n’avait connu que des infortunes.

Pourtant en dépit de l’exécrable comportement de son mari, la brave Fanta faisait du petit commerce pour prendre en charge les besoins familiaux, avec bravoure elle a su joué le rôle de père et de mère pour maintenir son foyer. On pouvait voir des stigmates sur sa douce peau couleur ébène, et de la douleur dans son regard avec ses yeux d’ange.

violence contre les femmes
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Le regard pesant et injuste de la société

Fanta a souvent pensé au divorce, mais que dira sa famille ? Qui voudra remarier une femme divorcée ? ou ayant déjà enfanté ? et d’un âge avancé. Alors elle supporte tant bien que mal cet enfer de mariage.

Car aux yeux de la société dans les problèmes de couple c’est la femme qui est toujours en tort, car doit soumission et obéissance a son mari.  Les divorcées sont toujours vues comme des libertines ne méritant pas le respect car n’ayant pas su endurer le mariage.

Le mal appel le mal

Marre d’être la risée de tout le quartier, souffrant de voir sa mère se faire battre par un père ivrogne, à seulement 16 ans, alors qu’un soir sa maman se faisait fouetter et que ses gémissements résonnaient dans toute la maison Karim se réveilla.
A bout, ne pouvant plus s’y résigner, une rage folle longtemps intériorisée, remontait en lui ; cette colère aveugle le poussa à s’emparer sans en être conscient d’un couteau de cuisine.

Karim haïssait sa vie, il aurait voulu ne pas être née, à de maintes reprises il avait pensé au suicide. Pour mettre un terme à cet imbroglio, il tenta de sauver des mains de son père, sa maman, d’un seul coup il réduisit au silence son géniteur puis s’exclama : « Tu ne la frapperas plus jamais ».

 

 

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Auteur·e

makaveli

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