Ce n’est pas un euphémisme de dire que l’Afrique est la poubelle de l’Occident. Des tonnes d’objets périmés y sont déversés chaque année. Pourtant, avec ces tas d’objets obsolètes, certaines personnes arrivent avec ingéniosité à créer un business rentable.
C’est dans le charivari du marché de Médine à Bamako, poussières, soleil, perdu dans une marée humaine, que j’ai rencontré Karim. Assis dans un petit coin entre vendeurs de charbon et Yougou-Yougou (friperie) en tout genre.
Ce marché est réputé pour la vente de Yougou-Yougou, et d’autres produits de casse ou « au revoir la France ». Ici, riches ou pauvres, chacun y trouve son choix. Pour certains, ce sont les prix qui attirent, et pour d’autres c’est la qualité, car les produits chinois qui inondent le marché du prêt-à-porter sont souvent des ersatz.

On ne réinvente pas la roue, mais les pneus si
Les pneus usés viennent d’Occident, et sont vendus sur le marché. Les automobilistes les préfèrent à cause de l’accessibilité de leurs prix. Réutilisés jusqu’à l’usure, ils n’ont de place que sur les montagnes d’ordures. Régulièrement, Karim fait le tour de la ville pour collecter les pneus usés de camions et les boîtes de conserves sur les dépôts d’ordures. C’est là qu’ils sont récupérés pour une nouvelle transformation et réutilisation.
De ces pneus usés, Il tire son fonds de commerce, les transforme en chaussures (des nu-pieds). A la fois esthétique, pratique et abordable.


Les chambres à air sont transformées en puisette, une espèce de sac pour puiser l’eau des puits. Un palliatif aux pompes d’eau qui restent relativement chères.

Les boites de conserve en tirelire
Les tirelires, une solution pour faire de petites épargnes à la maison en toute sécurité. Les boîtes de conserves sont retravaillées pour répondre à ce besoin.

Des déchets destinés à détériorer notre environnement et enlaidir nos rues, Karim a fait un commerce rentable. Une activité qu’il pratique depuis des lustres et qu’il a appris de son père. Avec ce travail, Karim arrive à nourrir décemment sa famille.
Une contribution à la préservation de l’environnement et un boost pour notre économie, en l’absence de moyens industriels de traitement des ordures. Un exemple pour dire que les champs du possible sont infinis et qu’avec peu nous pouvons faire beaucoup.

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