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Mali : il n’y a pas d’âge pour aimer son pays et participer à sa construction

La construction d’un pays est une affaire de patriotisme, elle transcende les dissensions politiques, les différences ethniques, la diversité des croyances et les questions d’âge. Dire que les jeunes doivent impérativement venir au pouvoir pour que le Mali se développe, c’est escamoter les vraies questions. 

« Il faut que les jeunes viennent au pouvoir pour que les choses s’améliorent », « les jeunes ne sont pas compétents, nous devons rester pour ne pas que le pays s’engouffre. » Le litige intergénérationnel n’est pas une solution à la crise malienne. Même si des voix s’unissent pour dire unanimement que « les jeunes doivent venir au pouvoir, pour pouvoir espérer une sortie de crise ».

La jeunesse accuse la classe politique malienne d’être à la base des déboires que connait le pays, celle qui est au pouvoir depuis 1991 et se passant le pouvoir, comme dans un jeu de passe-passe, selon les affinités sans pour autant se soucier du sort du peuple. En retour les vieux pensent que les jeunes sont impatients, dévergondés, paresseux et incompétents.

Cette attitude des vieux qui veulent s’éterniser au pouvoir n’est autre que le signe de leurs déconfitures. Redoutant d’être poursuivis pour corruption et ne sachant que détourner des fonds, ils ont du mal à s’extirper de ce cercle vicieux. Ce qui entraîne la scission, des soubresauts, le sous-développement etc. L’alternance doit être assurée pour laisser à tous la chance d’œuvrer pour sa patrie.

Mais il ne suffit pas d’être jeune pour représenter la solution. Ce sont les qualités morales et éthiques, les compétences intrinsèques de tout un chacun, et notre capacité à mettre l’intérêt général au-dessus du personnel qui font qu’une nation prospère. Les jeunes oui, mais ceux qui ont les compétences, la vision, la volonté.

Les questions de valeurs et d’éthique doivent prévaloir sur la quête de pouvoir ou de position. Déjà, regardons ce que nous faisons au sein de nos organisations de jeunes, des querelles de leadership, tricheries, trahisons. Nous n’arrivons pas toujours à faire front commun pour nos intérêts, d’où l’existence d’une myriade d’organisations de jeunes mais avec très peu d’impact.

Si la jeunesse veut le changement, elle doit consentir à faire des sacrifices. Se sacrifier pour travailler plus, avoir plus de compétences, se sacrifier pour prendre les rues et sortir de la virtualité des réseaux sociaux.  Se sacrifier en refusant les petits sous pour voter, exercer le contrôle citoyen. Apprendre et partager son savoir. Connaitre ses droits et devoirs pour pleinement jouer son rôle de citoyen. Adopter les bons comportements éthiques pour le vivre ensemble, aussi pour influencer les plus jeunes. C’est cela, aimer son pays.

Jeunes ou vieux, nous avons tous quelque chose à apporter à notre pays. Avec leurs longues années d’expérience, les vieux peuvent nous être des lanternes, et nous avec notre force de travail nous pouvons agir plus rapidement et efficacement.

Nous n’avons pas impérativement besoin d’être au pouvoir pour changer considérablement nos communautés. Si vous avez un projet une idée pour développer votre pays, n’attendez pas d’être président, ministre, leader de votre association pour l’implémenter, les grands changements commencent petit à petit.

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makaveli

Commentaires

Ezina
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Keep up the good work, son of Africa!

Garens Jean-Louis
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Ce billet concerne le Mali mais aussi tous les pays africains de la zone subsaharienne traversés par des crises.
Ces conseils sont aussi applicables à la jeunesse de mon pays, Haïti.
Chapeau, frangin !