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2018 l’année de tous les possibles au Mali

Chaque élection porte en elle, des germes de violence et de conflit. L’année 2018 se présente comme celle de nombreuses élections au Mali. (Présidentielles, régionales, municipales…). La spécificité et l’aporie de la situation c’est que le pays vit également dans l’ornière, crise économique, de gouvernance, et sécuritaire. Une situation de ni paix ni guerre, ou les tensions latentes, tels des volcans, peuvent exploser à tout moment.

La mauvaise gouvernance, mère de l’insécurité
Depuis 2012 le pays est plongé dans un marasme économique et un capharnaüm sécuritaire où il tente inextricablement de briser le nœud gordien. Malgré les efforts de sortie de crise en synergie avec la MUNISMA, la mission de représentation des nations unies au Mali, et l’accord de paix signé avec les groupes armés, la paix reste toujours un rêve.
La faiblesse des institutions de contrôle dans la lutte contre la corruption, le manque de transparence de redevabilité dans la gestion des affaires publiques, le manque de performance dans la mise en œuvre des réformes politiques, la crise de citoyenneté, la faible participation des citoyens dans la gestion des collectivités, tout cela a davantage fragilisé le pays.
A cette situation de fébrilité, s’additionne le challenge d’organiser des élections.
Le grand défi d’organiser les élections

Pour beaucoup de Maliens, le messie IBK n’a pas été à la hauteur de la mission herculéenne qui l’attendait, des cas de corruption et de mal gouvernance et le non-dénouement de la crise sécuritaire, semblent détériorer le climat de confiance entre les politiques et le peuple.
La population est toujours méfiante envers la classe politique, aucun parti n’arrive à gagner les cœurs et la confiance des citoyens. Aucun des potentiels candidats n’est pressenti être favori.
La mainmise de l’armée n’est pas effective sur l’ensemble du territoire malien. Est-il envisageable de faire des élections sans certaines régions du pays, dans les zones de tension ?
Si nous devons aller aux élections, quelle démarche sera adoptée avec les groupes armés, quels seront leurs rôles dans le processus électoral ?
Une large partie de l’électorat n’a toujours pas accès à la carte NINA, carte de vote. Les élections régionales sont nouvelles, pourtant aucune mesure d’information n’a jusqu’à ce moment été entreprise pour la bonne compréhension des citoyens à ce sujet.

Et si nous ne parvenions pas à organiser les élections

Si dans le passé les élections communales ont maintes fois été reportées pour des problèmes de sécurité, le même schéma peut générer des soubresauts cette fois-ci car les élections présidentielles, qui ne suscitent plus d’engouements, sont plus importantes.
Vu la situation, il est important de se poser la question et si nous n’arrivions pas à organiser les élections dans les délais impartis.
Si tous les acteurs impliqués dans l’organisation des élections, les partis politiques et même la société civile semblent ignorés les questions anticipatives de conflit, il est plus que nécessaire d’anticiper.

Les mesures anticipatives de la crise électorale

Selon Ambroise Dakouo expert sur les questions de gouvernance et de sécurité. Nous devons prendre de mesures préventives, à travers une démarche inclusive, en synergie avec l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile, et toutes les couches de la population.
Ensemble, se concerter, pour proposer des solutions appropriées et pacifiques afin de gérer efficacement et intelligemment les susceptibles conflits pouvant résulter des élections ; ou encore même, nous pourrions décider de la marche à suivre dans l’éventualité d’un report des élections.
Il est par ailleurs nécessaire de recoudre le tissu social, de dépasser les considérations personnelles, les divergences politiques, et que chaque Malien œuvre pour le retour de la paix.
Nous pouvons espérer un retour à la paix avec le prochain locataire de Koulouba. Pour cela il faut des élections transparentes et démocratiques qui se déroulent dans l’accalmie, sinon dans le cas échéant, le pire est à redouter.

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Auteur·e

makaveli

Commentaires

Jalal
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Les gens cultivés et instruits ne se manifestent et ne s'épaulent qu’insuffisamment pour éduquer le peuple. Les gens aisés qui peuvent financer ces initiatives le font-il ? Le peuple a besoin de gens éclairés pour l'aider à avancer et à ne pas désespérer de toute action en faveur du pays et de la société ?