Makaveli

La lutte contre le franc CFA est-il un faux combat ?

La question du franc CFA est une source de dissension entre de nombreux citoyens et mêmes les économistes, alors que certains le voit comme un  vestige colonial et qui continue à freiner l’essor de l’Afrique, d’autres pensent le contraire et attribuent le retard des zones du franc CFA a d’autres facteurs.

Ce sont les pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), ceux de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) et les Comores qui utilisent le franc CFA comme monnaie commune.

Le CFA est arrimé à la monnaie unique européenne l’Euro selon des accords datant du 26 décembre 1945. Un accord à travers lequel la France garantit la convertibilité du CFA, en retour les pays de ladite zone déposent 50% de leurs réserves auprès du trésor français.

Le Franc CFA est-il la mère de tous nos maux ?

Pour moi la devise à lui seul n’explique pas le sous-développement des pays de la zone CFA. En 2015 selon les données de la Banque mondiale, le PIB des pays africains s’élevait à 2,24 trillions de dollars US. Le PIB de la France la même année était de 2,42 trillions de dollars US.

L’Afrique dans le commerce mondial représente 2,2% pour les exportations et 4% pour les importations. Selon l’economiste.com

Ce qui explique le développement économique d’un pays ne dépend pas que de sa devise, mais aussi de sa capacité à vendre plus de produits à l’étranger ce qui détermine aussi la force de sa monnaie en plus de sa capacité à créer des richesses et la stabilité.

La Guinée Conakry a sa propre monnaie pourtant elle n’est pas une puissance économique en dépit de toutes les richesses naturelles de ce pays. Par contre même entre les pays de la zone franc certains connaissent un progrès par rapport à d’autres dû à leur capacité à créer de l’emploi et à prendre des mesures efficaces pour promouvoir l’économie comme le Sénégal.

Les boulets au développement

Si l’Afrique veut prendre son envol économique qu’il commence déjà à produire ce qu’il consomme, et à exporter plus ses productions sur le marché international.

Les freins au développement du continent sont multiples et divers. Déjà ne faut-il pas que les africains eux même trouvent une solution à la problématique de la corruption qui nuit gravement à l’essor des pays.

Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a estimé, dans un entretien accordé le 14 décembre à l’agence de presse officielle nigériane NAN, que l’Afrique perd 148 milliards de dollars chaque année en raison de la corruption qui gangrène la plupart des économies du continent.

Chaque année des milliers de jeunes perdent ou risquent leur vie pour rejoindre l’occident, parce que même avec l’aide internationale au développement nos gouvernements sont incapables de créer des emplois durables pour les jeunes.

Beaucoup de nos pays sont même incapables d’assurer l’alternance politique, d’où la fréquence de guerre civile, crise politique et insécurité.

Que dire de l’éducation ou l’accès a une instruction de qualité qui est un luxe, et même nos intellectuels se forment en occident car nos universités ne sont pas capables de produire des récipiendaires qualifiés.

CFA ou non, nos chefs d’Etats doivent prendre leur responsabilité à créer un climat propice à l’émergence économique qui passe par la facilitation et l’accompagnement des jeunes entrepreneurs, à lutter contre la corruption, promouvoir la démocratie tout en investissant sur une éducation de qualité pour les jeunes. 

 

 


Mamadou et Bineta: l’amour impossible

C’est l’histoire d’amour de deux cœurs faits l’un pour l’autre, mais que tout sépare. C’est un amour comme on en voit que dans les films, une relation que ni la société ni les traditions ne veulent voir. Entre choisir son cœur ou sa raison, entre choisir son âme sœur ou sa famille, nos tourtereaux se trouvent face à un dilemme.

 Romeo et Juliette

On ne choisit pas d’être amoureux, ni quand, ni la personne.  Si cela est vrai Mamadou et Bineta sont juste des victimes, des victimes des flèches de cupidon, qui a tiré les yeux fermés.

Pour lui c’était une évidence, car il n’avait jamais ressenti ni aimé de cette manière. Pour lui c’était la femme de sa vie, celle avec qui il allait partager sa vie, car sans elle, en avait-il une ? Depuis déjà deux ans qu’il a s’était habitué à elle, elle à lui, ils slalomaient en tandem sur le chemin de la vie entre les heurts et bonheurs en parfaite symbiose.

Les frontières de l’amour

Les vestiges des traditions sont venus troublés la félicité du paradis, comme le fruit de l’arbre de la connaissance. Quand il voulut la faire sienne devant la loi, devant Dieu, les barrières qu’imposaient la tradition, la famille furent implacables.

Elle est Kouyaté, née d’une grande famille de griot, une famille de caste et quant à lui, Keita, fils d’une famille de noble ; selon les coutumes aucun mariage ne doit être scellée entre griot et noble.  Des consignes ancestrales que même l’amour n’a su braver, car s’y aventurer c’est se mettre à dos sa famille et la société.

Et même si par définition le mariage est l’union sacrée et légale de deux personnes de sexe différent. Ici au Mali c’est l’union des familles. Et même si nous choisissons la personne avec qui nous voulons bien nous marier, notre choix doit être valider par les géniteurs au risque d’être bannit.

« Rien ni personne ne doit empêcher l’union des gens qui s’aiment. »Diams

Ils n’ont pas choisi leurs familles ni de tomber amoureux, pourtant il va falloir choisir entre son cœur et sa raison, entre son âme sœur et sa famille. Mamadou et Bineta sont comme toutes ces personnes qui s’aiment mais que le poids des préjugés et des traditions sépare. Souvent à cause de la différence de religion, d’ethnie ou de caste, de couleur…

 


Mirage des idoles : Le complot (Partie 2)

Aucun évènement ne se déroule sans que l’on entende des théories de complot entourant les faits ces théories sont une manière d’obscurifier et de mystifier les évènements, des histoires que l’on se raconte pour ne pas voir la vérité, les théories que l’on invente pour masquer notre responsabilité, afin de nous donner bonne conscience. Des théories qui masquent les causes réelles des évènements.L’histoire que cache la réalité

Je me rappelle comme hier dans mon enfance on nous racontait que si: « l’Afrique est moins développée, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi, nous souffriront ici-bas sur terre puis auront le paradis en récompense, par contre les blancs, Dieu les a gratifiés de richesses matérielles et de savoir, mais ils n’auront aucune part dans l’au-delà »

Si l’Afrique est en retard c’est par ce que les occidentaux freinent son développement, son essor ne les arrangent pont alors ils y provoquent guerres, famines et maladies.

Si la rébellion au nord du Mali n’arrive pas à son terme c’est par ce que la France est de mèche avec les rebelles, ils les financent tout en créant l’instabilité afin de profiter des ressources de ladite localité.

Le franc

complot
Illuminati CP: janjf93 Pixabay Images CC

CFA est un vestige colonial et une stratégie pour avoir la mainmise sur le développement économique des pays de l’UEMOA, pour l’essor de ces Etats ils doivent s’en défaire.

Les grandes pharmacies fabriquent des maladies pour ensuite vendre les vaccins. Et même si le paludisme persiste en Afrique c’est par manque de volonté à trouver un remède car les antipaludiques font des chiffres d’affaires.

Le 11 septembre a été orchestré par les américains eux même, ou même c’est la France qui a tué Kadhafi et même l’homme n’a jamais marché sur la lune.

 

La vérité derrière la théorie du complot

Les théories du complot même s’ils existent sont souvent dépourvus de toute preuve rationnelle, ce sont des constructions fantastiques et simplistes,

Vue l’affluence de l’information, l’analyse et la compréhension peut s’avérer être délicat pour le commun des mortels, il est plus facile de s’accommoder avec ces théories féeriques. Un remède contre l’angoisse et l’incertitude de la vie.

Même si un grand nombre de ces théories circulent sur tout et n’importe quoi, leurs conséquences ne sont pas anodines quant à leurs forces de désinformation, dans beaucoup de régions du Mali des citoyens refusaient des vaccins car circulait une selon laquelle les vaccins étaient des stérilisants.

Les intellectuels africains qui au lieu de penser à des solutions durables aux problèmes du continent, font des théories fallacieuses qui incriminent d’autres pays. Ces affirmations gratuites sont aussi pour certains une excuse pour se déresponsabiliser, c’est plus simple de rejeter les fautes sur les autres.

Le complot n’est point les théories qu’ils disent sur les évènements mais cette mentalité de croire qu’il y a une explication surnaturelle où a une collusion derrière tous les faits.  Il est nécessaire dans nos systèmes éducatifs d’apprendre aux citoyens à développer un esprit critique quant aux informations, surtout qu’avec les médias sociaux nous assistons à une surabondance.

 


Mirages des idoles : la superstition (partie 1)

Il n’y a pas que la corruption, le terrorisme et la mauvaise gouvernance qui entravent le développement du Mali, certaines croyances ancestrales sont des bâtons dans les roues de l’essor, tant elles freinent l’éclosion de l’intellectualisme et stoppent toute idée d’innovation.

Les dogmes religieux ou l’opium du peuple

A l’aube de l’humanité les religions faisaient la lumière sur les mystères de la vie, l’homme trouvait dans le discours religieux des réponses, à moult questions que soulevaient sa raison, mais aussi il y trouvait réconfort et espoir face aux aléas de la vie.

Que ce soientt nos religions traditionnelles ou celles héritées des arabes ou des colons, la foi, ou devrais-je dire la superstition, occupe une place prépondérante dans la vie du malien.

Loin de moi toute idée d’entacher l’image des religions ou de mettre en cause leur utilité, car elles sont importantes dans la régulation de la société, et le développement des bonnes meurs.

En dépit de l’avancée des sciences et de l’intellectualisme, les vestiges de ces croyances demeurent un frein à l’avancée, au développement et à l’intellectualisme.

La foi peut conduire au fatalisme et par ricochet favorise l’obscurantiste. 

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Croyances limitantes

Une tante vient me voir, tout en m’expliquant l’échec de son fils au baccalauréat par les mauvais sorts lancés par son coépouse. Pourtant l’échec de son fils n’est dû qu’au fait qu’il n’apprenait pas ses leçons. Cela me rappela étant gamin toutes les potions que l’on me fit boire pour me rendre intelligent.

Quand j’étais au village et que la pluie se faisait attendre pendant les périodes hivernales, il n’y avait qu’une solution faire des offrandes aux Dieux, pourtant ils continuaient à couper abusivement les arbres sans les remplacés. Ou même le paludisme est souvent traité avec des encens car selon eux c’est l’œuvre des mauvais esprits.

Croire que les gris-gris, les prières, les offrandes ou autres sacrifices ou les potions résolvent les problèmes, c’est s’attendre à des miracles. C’est refusé de se mettre en cause que de penser que nos problèmes sont dû a des envoûtements.

Aucun pays ne s’est développé en faisant des sacrifices aux Esprits. Si nous continuons à expliquer tous nos heurts par des causes surnaturelles et mystiques nous fermons la voie à toutes avancées possibles. Car jusqu’à présent nous tenons pour responsable Dieu de tout ce qui nous arrive, bonheur ou heurt substituant ainsi le destin à notre responsabilité.

La magie n’existe pas et le règne de l’homme se trouve dans la science.

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Les miracles de la raison

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La religion est importante pour qui veut bien croire ça contribue à l’épanouissement spirituel. Mais le développement, la croissance économique, le bien être ne peuvent être que le fruit du travail.

L’homme ne vit pas que de Dieu, il vit de pain aussi.

La foi a toujours besoin des lumières de la raison pour ne pas dériver dans l’extrémisme violent ou le fanatisme. Elle devient un problème si elle tient la place de la raison, si on se cache derrière elle, pour ne pas affronter la vie, se déresponsabiliser et escamoter les défis de la vie.

Dans l’antiquité un miracle s’est produit en Grèce, et cela était dû à l’importance qu’ils accordaient aux discours et la quête perpétuelle du savoir rationnel. En outre, l’essor scientifique et intellectuel de l’Europe, durant le siècle des lumières XVIII e siecle est le fruit de l’abandon des dogmes, du divorce avec les théories religieuses au profit de ceux de la science, de la raison.

Les prières sont plus efficaces si elles sont accompagnées du travail et de la recherche. User de sa raison afin de découvrir la cause réelle des problèmes, afin de trouver la solution à nos besoins est la seule voie du progrès. Dieu a béni la raison le travail et il se produit le miracle à chaque fois que l’on s’y dévoue.

 


Mali: dealers religieux

Si d’autres se servent du nom de Dieu pour tuer, certains s’en servent pour s’assurer subsistance et prospérité. La prescription divine « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » ne s’applique pas à certains leaders musulmans qui vivent de la sueur et du sang des autres.

L’exploitation des enfants

Les sous collectés par les mendiants à longueur de journée aux abords des rues, ne servent malheureusement pas à égayer leurs tristes quotidiens. Leurs marabouts ou enseignants coraniques sont ceux qui en bénéficient le plus car ce sont eux généralement qui les envoient à la mendicité.

Enfant de la rue
Enfants de la rue Photo: CC pixabay.com

Chargés d’assurer l’éducation islamique des enfants à travers le Coran et la sunna du prophète Mohammed, les marabouts profitent des enfants en les envoyant faire la manche, en les livrant aux dangers de la rue. Dans les villages, ce sont ces enfants qui assurent les travaux champêtres du maitre.

Enfants
Enfant photo: Numbercfoto CC Pixabay.com

Le poudre de perlimpinpin

Il suffit juste d’écouter une radio quelconque à Bamako pour s’en rendre compte, en plus de prêcher les paroles coraniques, de montrer le chemin du paradis, les chefs religieux ont le remède à tous les maux de la vie, oui, santé, richesse, réputation, prospérité, amour…
Potions magiques, amulettes, sacrifices et incantations avec l’estampille coranique, autant de méthodes qui selon eux résolvent n’importe quels problèmes de la vie. Ces pratiques sont-elles efficaces ? c’est comme discuté du sexe des anges, ce qui est sûr la facture coûte un bras. Le marché est tellement fructueux que certains en ont fait un métier, surtout dans un pays culturellement fataliste.

Les bénédictions ne sont jamais gratuites

Les contributions monétaires des fidèles fanatiques qui œuvrent pour le bien être du guide au nom de Dieu, espèrent ainsi avoir ses bénédictions et ainsi se garantir prospérité ici-bas et dans l’au-delà.
La multitude d’adeptes qui suivent les leaders religieux est monnayable et fait aussi l’objet de convoitise pour les politiciens qui ne lésinent pas sur l’achat des bénédictions des chefs afin de s’assurer des voix aux élections, une manière d’avoir la mainmise sur le peuple. Comme en témoigne les relations entre le régime présidentiel actuel avec le Cherif de Nioro du Sahel, et le leader des Ançar dine.

Ibk et bouye
President du Mali IBK et le Cherif Bouye de Nioro
Photo: Infos a bamako

La misère des autres

Chercher des fonds au nom des démunis, récolter de l’argent pour lutter contre la misère, et vulgariser l’islam est une des missions les plus nobles qui soient. Pourtant la majeure partie des fonds récoltés ne servent qu’à redorer la vie du leader religieux musulman, même si certains font des medersas et des mosquées (d’où la prolifération des mosquées à Bamako).

Mosquee de faladié
Mosquee de Faladié Photo: Malijet

L’islam un gagne-pain

Au lieu de répandre les paroles divines afin de rendre la vie des hommes meilleure, certains se sont accaparés de la religion musulmane pour s’assurer une belle vie, une position sociale. En dépit des prescriptions coraniques sur les vertus du travail et du mérite, beaucoup de prédicateur ne vivent que du travail des autres.