Makaveli

Mali Culture : une fenêtre ouverte sur la culture malienne

Vitrine par excellence de la culture mosaïque malienne. D’une plume passionnée et d’un regard professionnel, www.maliculture.ml diffuse toute l’actualité culturelle du pays.

La culture malienne est riche de par son histoire, diverse par la pléiade d’ethnies qui cohabitent en harmonie pour construire un destin commun, par le savoir-faire, le savoir-vivre et les outils nécessaires dont elle dispose pour vivre ensemble. 

Malheureusement sous représentée dans les médias, la culture et les traditions risquent de sombrer dans l’oubli, de s’évaporer sous l’effet du temps et de la modernité, sans compter que les acteurs culturels peinent à vivre de leurs arts, de leur passion.

Profondément attachée aux valeurs sociétales, à la culture, Dia Sacko croit fermement que la culture ne peut subsister à l’épreuve du temps que par un mariage avec la modernité.

C’est pourquoi elle a saisi cette aubaine qu’offre l’implosion des nouvelles technologies en Afrique pour porter au-delà des mers la culture de son pays et donc par ricochet conserver, préserver toute sa sagesse et sa splendeur.

Dia Sacko Image : Mali Culture CC

Ce projet est porté par Dia Sacko, femme de lettres, entrepreneure, militante de la société civile. Le dessein de Mali Culture est donc, de :

Tourner les projecteurs, sur la richesse culturelle du Mali promouvoir sa diversité, renforcer et recoudre le tissu social, vecteur de paix, en finir avec l’extrémisme et les dissensions sociales, en même tant promouvoir le Tourisme au Mali.
Archiver la mémoire collective culturelle : écrire l’histoire de l’avenir du Mali. Rendre hommage aux personnages historiques et les hauts faits qui font la renommée du pays et porter au monde le patrimoine matériel et immatériel.
Espace d’expression pour les acteurs culturels, une tribune où ils s’expriment librement sur l’art les différents points de vue afin de trouver des solutions aux défis de la promotion et la conservation de la culture malienne.
Un regard critique et professionnel sur l’art par la production de contenu soutenu instructif et informatif en différents formats (texte, vidéo, podcast).
Vivre de l’art, partir de nos savoirs faire et produits locaux pour répondre efficacement à nos besoins, convaincu que la culture regorge de ressources pouvant être à la base de notre développement. Mali culture est une incitation à consommer le « made in Mali », une valorisation du marché local, et un appui au secteur du tourisme.
La paix et le vivre ensemble, faire de la culture un rempart contre l’obscurantisme, et le pilier de la paix, ainsi, que le peuple malien trouvera dans ses traditions les outils nécessaires pour la reconstruction du pays, consolider les acquis démocratiques et le vivre ensemble.

MaliCulture c’est plus qu’un site d’information, c’est l’organisation d’événements culturels, la promotion d’artiste et dans l’avenir des émissions télé, plantées dans l’innovation.
MaliCulture c’est toute la culture malienne en un clic: www.maliculture.ml


L’Amour dure une semaine: Deuxième partie

« On regarde avec les yeux, mais l’amour ne se voit qu’avec le cœur » et pour les cœurs c’était une évidence.
Dans une salle en pleine formation, des regards s’entrecroisent, reflétant des étincelles d’étoiles dans yeux, sourires aux lèvres. Richard avait du mal à se défaire du visage de Aminata, malgré son ingénie à suivre les cours, elle dominait toute son attention. Aminata aussi.

Il s’arma de courage, décida de l’aborder, à la fin de la deuxième journée de formation. Son cœur comme s’il voulait sortir de sa poitrine se mettait à battre anormalement. Aminata les pupilles dilatées, des papillons dans le ventre, se réjouissait de cette prise de contact mais avec beaucoup d’appréhension.

Avant d’échanger des paroles, le destin avait fait son travail. Quelques mots et l’harmonie s’installa, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Cette nuit-là aucun d’eux ne ferma les yeux. Ils échangèrent sur WhatsApp jusqu’à l’aurore, les pays, le travail, les peurs, les espoirs, l’Afrique, les petits secrets, les grands rêves.

Ils se découvrirent des points communs et des divergences d’idées, différents mais complémentaires. Leurs contradictions avaient un charme, ils en débattaient passionnément, inlassablement avec sourire. Peut-être que s’approcher l’un de l’autre fortifie l’amour ou le créer. Mais inconsciemment ou imprudemment ils s’entichèrent.

Elle a découvert en Richard, un homme de culture, débordant de gentillesse, attentionné, sincère, à la fois mystérieux et extraverti, avec de l’humour à revendre. Tout en lui, lui donnait envie de savoir plus, d’être plus pour lui.

Couple
Couple Pixabay Image CC

Richard ne comprenait pas ce soudain et brusque sentiment renversant pour une autre fille. Aminata, elle, n’avait jamais connu une passion aussi dévorante pour un autre homme. Aucun d’eux ne s’y attendaient ni ne l’avaient voulu. Mais c’était à la fois passionnant, et risqué. Un mélange d’appréhension et d’excitation. La rencontre de l’enfer et du paradis. Un mélange de sucré et salé.

Nonobstant les efforts colossaux pour ne pas succomber à cet amour vertigineux. Les cœurs avaient décidé autrement, ni les voix de la morale qui faisait résonner dans les âmes les méfaits de l’infidélité, l’infamie de la trahison.
Ni la raison qui leur disait que la rencontre ne durera que sept jours, que cet amour est sans avenir, qu’il s’étiolera dès les retours aux pays.

Les esprits vacillaient entre le possible regret qui peut découler s’être fermé à une passionnante histoire d’amour, ou le remord de l’avoir vécu une relation, d’amour fatidique, un fruit délicieux et défendu.

L’amour ne répond qu’a ses propres règles, Cupidon tire ses flèches sans prévenir, sans demande un avis. Ils auraient voulu se connaitre dans une autre vie, pour ne pas avoir à choisir.

Il avait connu l’amour, maintenant il découvre avec elle ce que ça fait d’être compris, écouter par l’autre, l’unité dans la dualité. Elle vit l’amour, elle a découvert avec lui l’aventure, se sentir désirer, respecter.
Elle ressentait de la béatitude, la félicité avec lui elle lui confia ses histoires les plus secrètes, il se confessait à elle. Ils ne se connaissaient que depuis trois jours Ils étaient deux au monde le temps.

Alors que tous les feux signalaient rouge ils se lancèrent les yeux fermés dans une histoire ou la fin est prédéfinie.
Deux âmes éprisent l’une de l’autre d’un amour proscrit, se retrouvent dans la chambre 368 dans un hôtel de luxe au quartier des affaires à Abidjan.
Si  votre amour ne vous fait pas faire des folies, c’est qu’il n’est pas réel.


L’ Amour dure une semaine: Première Partie

Combien de temps faut-il pour aimer une personne ? peut-on aimer sincèrement plus d’une personne a fois ?  Peu importe les réponses. Nous oublions trop souvent que la seule règle de l’amour, c’est de ne pas en avoir.

 
Le cœur a ses propres raisons, au-delà des standards de beauté, les règles morales, les prescriptions et restrictions pour la bienséance. Il est écrit quelque part que : « les rencontres les plus importantes ont été préparées par les âmes avant même que les corps ne se voient. » P. Coelho

Elle appuya sur le bouton six de l’ascenseur d’un hôtel de luxe, dans le quartier des affaires d’Abidjan. Avec sourire salua le jeune homme qui le dévorait des yeux, et qui lui avait bloqué l’ascenseur afin qu’elle puisse entrer.

À cause leur dévouement pour améliorer les choses dans leurs pays. Elle, comme d’autres jeunes Africains de différents pays avaient été sélectionnés pour une semaine de formation sur le numérique, et la citoyenneté active, par une organisation internationale.

Lui c’est Richard un jeune Ivoirien, dynamique et avenant. Une année auparavant Il ne croyait plus en l’amour. Jusqu’au jour, où il tomba sur Kadidia, une alchimiste qui a su attendrir son cœur endurcit, cicatrisé son âme blessée, par des expériences malencontreuses. Comme par enchantement l’amour mit de la couleur, du piment dans sa vie. Et le transforma en un homme fidèle, lui fit voir ce qu’il a de meilleur en lui.

Elle, de toute sa vie n’a ni aimé, ni connu deux hommes. Son premier amour, son amoureux d’enfance, était le même homme qui lui passa la bague de fiançailles à l’annulaire. Déjà adolescents, ils s’étaient promis de construire une vie ensemble. Ils marchaient en tandem. Lié l’un a l’autre comme des siamois, par un amour comme on en voit que dans les films.

Mais certaines rencontres nous déstabilisent, ou nous fortifie, nous pousse dans les hauteurs de l’accomplissement de soi, ou dans les abysses de la déroute.


Monologue d’un petit mendiant

Bonjour ! je suis Mohamed j’ai huit ans, et je vis dans la rue. Je suis un mendiant, enfin pour le moment. Demain je serai criminel notable, peut-être un grand voleur ou un narcotrafiquant. Je suis prédestiné pour le système carcéral ou les groupes djihadistes. Je peux aussi devenir médecin, avocat, policier, mais cela ne dépend que de vous.

Mes parents ne sont plus de ce monde, j’espère les retrouver au paradis. Ils voulaient que je devienne un érudit en islam, alors à six ans je fus envoyé chez un marabout, pour apprendre le Coran.

Dans les rues, je mendie pour survivre et subvenir aux besoins de mon maître. Lui, il passe ses journées à égrener son chapelet ou à psalmodier les noms d’Allah. Un Dieu qui demeure silencieux face à mon sort.

Chez mon karamoko (Maître Coranique), j’apprends par cœur des sourates en arabe sans vraiment comprendre le sens, et je récite comme un perroquet. J’apprends aussi la sunna, la vie du Prophète Mahomet (psl). Mahomet lui, il n’a jamais mendié, mais mon karamoko affirme que ça fait partie intégrante de ma formation.

Mendicité
Mendicité Photo: Makaveli

Comme un adulte j’affronte avec témérité les intempéries et les péripéties. Je traverse des difficultés que vous aurez du mal à imaginer. J’ai connu la faim, la soif, la maladie, la violence, mais c’est votre indifférence qui m’est le plus insupportable.

Vous me dépassez chaque matin quand vous partez déposer vos enfants à l’école, j’aurais pu être leur camarade de classe, mais je n’ai pas cette chance moi.

Les nuits aux abords des routes, devant les feux tricolores, vous m’ignorez exultant de joie en revenant de vos lieux de distraction. Moi aussi j’aimerais connaitre la joie, m’amuser, sortir de cette vie morne.

Vous ne voyez que quand votre marabout vous enjoint de faire des aumônes. À vos yeux je ne vaux pas plus que les jetons de 25 f CFA. Vous ne pensez à moi que quand vous ne savez plus quoi faire du reste des repas d’hier.

Mendiants
Mendiants Photo: Makaveli

Je peux disparaitre sans que personne ne s’en rendre compte, je peux mourir de faim, je ne ferais jamais le buzz. Les médias ne parlent de ma misérable vie que pour récolter des fonds dont je ne verrais jamais la couleur.

Est-ce cette vie que je mérite ? Est-ce mon destin ?  Ou est-ce l’inaction des politiques, l’indifférence de la société ? Ai-je le choix de faire autrement ?

Vous me regardez avec dédain, condescendance, pourtant je n’ai pas choisi cette vie. La rue m’offre sur des choix tous aussi périlleux, qu’ignobles: Je peux m’engager dans le djihadisme, être enfant soldat, dealer, ou même celui qui braquera la maison de votre voisin.

Hier soir alors que je dormais dans un abrisbus, j’ai rêvé, j’avais une famille, je mangeais à satiété, j’allais à l’école, j’avais même des habits décents et des amis. Après les études je travaillais dans l’humanitaire pour venir en aide aux enfants défavorisés partout dans le monde.


2018 l’année de tous les possibles au Mali

Chaque élection porte en elle, des germes de violence et de conflit. L’année 2018 se présente comme celle de nombreuses élections au Mali. (Présidentielles, régionales, municipales…). La spécificité et l’aporie de la situation c’est que le pays vit également dans l’ornière, crise économique, de gouvernance, et sécuritaire. Une situation de ni paix ni guerre, ou les tensions latentes, tels des volcans, peuvent exploser à tout moment.

La mauvaise gouvernance, mère de l’insécurité
Depuis 2012 le pays est plongé dans un marasme économique et un capharnaüm sécuritaire où il tente inextricablement de briser le nœud gordien. Malgré les efforts de sortie de crise en synergie avec la MUNISMA, la mission de représentation des nations unies au Mali, et l’accord de paix signé avec les groupes armés, la paix reste toujours un rêve.
La faiblesse des institutions de contrôle dans la lutte contre la corruption, le manque de transparence de redevabilité dans la gestion des affaires publiques, le manque de performance dans la mise en œuvre des réformes politiques, la crise de citoyenneté, la faible participation des citoyens dans la gestion des collectivités, tout cela a davantage fragilisé le pays.
A cette situation de fébrilité, s’additionne le challenge d’organiser des élections.
Le grand défi d’organiser les élections

Pour beaucoup de Maliens, le messie IBK n’a pas été à la hauteur de la mission herculéenne qui l’attendait, des cas de corruption et de mal gouvernance et le non-dénouement de la crise sécuritaire, semblent détériorer le climat de confiance entre les politiques et le peuple.
La population est toujours méfiante envers la classe politique, aucun parti n’arrive à gagner les cœurs et la confiance des citoyens. Aucun des potentiels candidats n’est pressenti être favori.
La mainmise de l’armée n’est pas effective sur l’ensemble du territoire malien. Est-il envisageable de faire des élections sans certaines régions du pays, dans les zones de tension ?
Si nous devons aller aux élections, quelle démarche sera adoptée avec les groupes armés, quels seront leurs rôles dans le processus électoral ?
Une large partie de l’électorat n’a toujours pas accès à la carte NINA, carte de vote. Les élections régionales sont nouvelles, pourtant aucune mesure d’information n’a jusqu’à ce moment été entreprise pour la bonne compréhension des citoyens à ce sujet.

Et si nous ne parvenions pas à organiser les élections

Si dans le passé les élections communales ont maintes fois été reportées pour des problèmes de sécurité, le même schéma peut générer des soubresauts cette fois-ci car les élections présidentielles, qui ne suscitent plus d’engouements, sont plus importantes.
Vu la situation, il est important de se poser la question et si nous n’arrivions pas à organiser les élections dans les délais impartis.
Si tous les acteurs impliqués dans l’organisation des élections, les partis politiques et même la société civile semblent ignorés les questions anticipatives de conflit, il est plus que nécessaire d’anticiper.

Les mesures anticipatives de la crise électorale

Selon Ambroise Dakouo expert sur les questions de gouvernance et de sécurité. Nous devons prendre de mesures préventives, à travers une démarche inclusive, en synergie avec l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile, et toutes les couches de la population.
Ensemble, se concerter, pour proposer des solutions appropriées et pacifiques afin de gérer efficacement et intelligemment les susceptibles conflits pouvant résulter des élections ; ou encore même, nous pourrions décider de la marche à suivre dans l’éventualité d’un report des élections.
Il est par ailleurs nécessaire de recoudre le tissu social, de dépasser les considérations personnelles, les divergences politiques, et que chaque Malien œuvre pour le retour de la paix.
Nous pouvons espérer un retour à la paix avec le prochain locataire de Koulouba. Pour cela il faut des élections transparentes et démocratiques qui se déroulent dans l’accalmie, sinon dans le cas échéant, le pire est à redouter.