Makaveli

Obligée de se marier pour se sentir femme respectable 

Etre célibataire n’est pas négatif, c’est en aucun cas synonyme de laideur, de vice, ou de moindre valeur… Il n’y a pas d’un côté les femmes et de l’autre côté les « sous-femmes » ! Une femme mariée n’est ni plus respectable ni plus valeureuse qu’une célibataire. Elle est mariée, c’est tout. La valeur d’un être humain, qu’il soit homme ou femme, se détermine par son engagement dans la vie, par ses choix, par ses actions, non par sa situation matrimoniale ou sa position sociale. Le mariage n’est pas un but en soi, ça n’aurait pas de sens. Le mariage résulte de l’amour et relève d’un choix, d’une liberté, c’est là qu’il prend toute sa valeur !

Quand le rêve de mariage devient un cauchemar

Se marier et procréer… comme si ce n’était que ça l’accomplissement ultime de la vie d’une femme. Quelle conception limitante du rôle de la femme ! Quand le mariage devient une injonction, il est une entrave à son épanouissement, un véritable poids, un boulet sur son dos, un rôle social extrêmement lourd à porter. Bien que les femmes jouissent aujourd’hui d’une certaine liberté quant au choix de leur mari, les femmes semblent apparaitre valeureuses et respectables aux yeux de la société uniquement quand elles sont mariées.

J’ai déjà rencontré des femmes courageuses, qui, en dépit des contraintes injustes imposées par la société (à cause de leur statut de femme), arrivent pourtant à étudier et à trouver un emploi. Elles montent leur propre business et deviennent indépendantes financièrement ; elles sont donc libres de mener leur vie comme elles le souhaitent. Mais le problème, c’est que leur sentiment de réussite et de satisfaction (qui est le résultat de beaucoup d’effort) est mélangé à un sentiment de frustration, parce-qu’une grande partie de la société ne voit pas cela d’un bon œil et ne reconnait pas cette réussite.

Le regard des autres et les préjugés sont tellement lourds et pesants que leur image de célibataire reste pour elles un cauchemar. Cette image négative qui leur colle à la peau rend leur vie insipide et morose.

C’est là la grande différence entre les hommes et les femmes. La notion de réussite est appréciée différemment quand il s’agit d’une femme ou d’un homme, or, dans nos sociétés, celle de la gent féminine doit forcément être couronnée par le mariage.

Que dire de ces hommes qui redoutent les femmes instruites et  indépendantes ? Oui, dans l’imago populaire une femme instruite et indépendante est dure à « gérer ». Comme si les hommes devaient « gérer » les femmes. Je pense plutôt que la plupart de ces hommes ont une prédilection pour les femmes passives, soumises et obéissantes, parce-que c’est facile de se dire que les femmes ne doivent pas avoir de point de vue à faire valoir. Avec ces hommes, il n’est pas question que les femmes expriment leur point de vue, on ne leur demande pas leur avis. Mais de quoi les hommes ont-ils peur ? Comme le dit Simone de Beauvoir « les hommes ont peur des femmes qui n’ont pas peur d’eux ».

Devons-nous condamner une femme parce qu’elle choisit de vivre une vie libre de femme consentante ? Une vie un peu hors du commun, qui bouscule les traditions. Une vie qui recherche une certaine maturité, une ouverture d’esprit. Un échange riche avec l’autre, accompagné de respect, respect mutuel avec un homme supposé être son partenaire pour la vie. Un autre qui serait son alter égo, son égal. Et pourquoi pas une vie avec des standards élevés, si elle travaille et en a les moyens, après tout elle « gagne sa vie » !

Tout ça paraît étonnant mais cela ne devrait pas l’être ! C’est le minimum pour construire une relation mûre, épanouissante, sérieuse et durable. C’est normal d’avoir des exigences quand il s’agit de sa propre vie.

Le mariage n’est pas une prison

Une amie célibataire, pour qui j’ai beaucoup d’estime, me confessait que pour les besoins de son travail (dans lequel elle s’épanouie), elle voulait prendre un appartement loin de la maison familiale pour pouvoir mieux gérer son temps et s’y adonner. Elle n’a jamais eu l’aval de ses parents pour la simple raison qu’une femme célibataire, même si elle est adulte et mature, ne doit pas vivre seule dans son appartement. Encore le poids de la société et de l’image qu’on colle aux femmes. En fait, les femmes n’ont pas le contrôle de leur désir. La « société » (et donc en général les hommes) préfèrent contrôler leur désir et décider leur vie pour elles.

Dans cette réalité, le mariage s’avère souvent être un cauchemar. Il y a un
gouffre entre ce que certaines femmes imaginaient et la réalité qu’elles vivent concrètement dans le mariage. Le mariage comme un engagement qui avorte les rêves de certaines jeunes filles. Car dans leur nouvelle vie, dans leur vie de femme mariée, leur rôle se limite aux tâches ménagères, et leurs perspectives d’avenir s’arrêtent à la cour de la maison.

C’est le même désenchantement pour celles qui écourtent leurs études ou abandonnent leur travail lorsque qu’il est considéré comme incompatible avec une vie de femme mariée, une vie de maman… c’est le cas lorsque le mari n’est pas d’accord parce-que peu impliqué dans l’épanouissement personnel de son épouse et lorsqu’il se montre peu compréhensif.

Ces femmes qui vivent le mariage comme une géhenne sont comme prises dans un piège. Un piège qu’elles ont pu accepter au départ, par naïveté et par méconnaissance de la réalité de la vie quotidienne de certains couples. Le mariage devient alors une voie sans issue, une impasse, car le divorce est souvent inenvisageable, il n’y a alors pas de possibilité de se soustraire à la triste réalité qu’elles vivent. Divorcer, ce serait se faire qualifier de femme frivole. Alors, au lieu de vivre le mariage comme un partenariat heureux, où l’ on s’est promis de s’entraider et de s’aimer à vie, au lieu de cela, les femmes se sentent piégées et trahies à vie.

Si les divorces sont de plus en plus fréquents, n’est-ce pas à cause de cette pression sociale qui précipite les jeunes femmes et hommes au mariage, sans que cela soit mûrement réfléchit ? Sans pour autant être mûrs pour un tel projet ?

On se prépare au projet d’une vie ! Non seulement mentalement mais aussi financièrement, il faut être prêt. Car la construction d’une vie à deux représente un changement important, tant au niveau psychologique qu’au niveau pratique et financier, c’est ça la réalité !

Le problème avec la pression que représente la société, c’est que même lorsque l’on souhaite la combattre, on l’intériorise malgré nous. Il faut beaucoup de confiance en soi et beaucoup de force pour lutter centre cette pression. C’est parfois difficile, mais il faut accepter de perdre certaines choses pour en gagner d’autres.

Homme ou femme, nous devons tous avoir la latitude de choisir librement notre vie, de façon consciente et réfléchie. Nous devons tous avoir la latitude de faire un choix éclairé, et, quand nous le souhaitons, si nous le souhaitons, choisir notre alter ego, la personne avec qui nous marier, parce-que c’est elle, parce-que c’est lui, et parce-que c’est le bon moment.

Savoir prendre soin de soi et savoir prendre soin des autres.

Sans aucune contrainte, sans aucune pression.

 


Pourquoi les noirs sont fiers de leur couleur de peau

« Ce qui compte chez un homme, ce n’est pas la couleur de sa peau ou la texture de sa chevelure, mais la texture et la qualité de son âme. » Martin Luther King

Nous sommes des hommes avant d’être des noirs

Je trouve futile de s’enorgueillir de sa couleur de peau, et exécrable, le racisme. Les racistes ont une bassesse d’esprit et une myopie qui les empêche de voir l’homme au-delà de son apparence physique. Les noirs n’ont pas à tomber dans la même bassesse pour riposter.

L’histoire des noirs, de l’Afrique, est lourde et entachée par la colonisation. Une expérience toujours mal digérée car les séquelles demeurent : le noir, inconsciemment ou consciemment, à un rapport conflictuel de complexe avec l’autre, le blanc. Il cherche à mimer le blanc pour prouver que lui aussi, il est un homme. Certains vont même jusqu’à la dépigmentation. D’autres se consolent dans la quête de glorieux vestiges du passé pour marteler que nous aussi, nous sommes dans l’Histoire universelle. Une véritable obsession où, dans les deux cas, le noir se voit et se juge toujours à travers les yeux de l’autre.

Nous devons quitter cette logique qui cherche à prouver aux autres que nous sommes nous aussi des hommes. Nous n’avons pas à ressembler à d’autres pour nos sentir humain. Essayer de se retrancher dans l’africanité, comme dans un scaphandre déconnecté du reste du monde, ne nous sert non plus.

Parce que nos différences sont une richesse

Certains noirs adulent des personnes non pas pour leurs exploits ou leurs qualités intrinsèques, mais pour la couleur de leur épiderme. Tous ces gens fans d’Obama ou autres personnalités noires parce qu’ils partagent la même couleur de peau, cela me laisse perplexe.

Nous n’avons pas à être fiers de notre couleur de peau. C’est notre attitude, nos comportements avec les autres, notre apport à l’humanité qui comptent vraiment. Quand nous parlons des hommes, il est plus judicieux de le faire en général, sans considération de la couleur de peau.

Les différences ne sont pas synonymes de hiérarchie comme le dit avec élégance Albert Jacquard. En aucun cas une brune n’est supérieure à une rousse ou à une basanée. Pour le faible d’esprit les caractéristiques physiques définissent l’homme. Pour ceux qui osent un peu de réflexion ils savent que l’homme n’est pas ce que la nature lui donne mais ce qu’il fait de ce que la nature lui offre.

Parce qu’il n’y a pas d’homme sans les autres

Il n’est pas concevable qu’avec le niveau d’avancement actuel du monde sur divers plans, certaines personnes continuent à en juger d’autres selon leur couleur de peau. Aucune étude scientifique sérieuse à ma connaissance ne confirme l’impact de la couleur de l’épiderme sur les facultés cérébrales. A quoi servent nos avancées technologiques, nos universités, si ça ne nous apprend pas à vivre ensemble ?

En aucun cas la couleur de notre épiderme n’est la cause de nos déconfitures, ni des bourbiers que connaît l’Afrique. Nous avons juste besoin de renouer avec nos valeurs ancestrales, de nous ouvrir au monde et de nous responsabiliser.

La philosophie d’un homme qui croyait sa race pure et au-delà des autres a conduit l’humanité a une guerre mondiale. En jugeant certains par la couleur de leur peau, l’homme est tombé dans l’esclavagisme. Et même quand l’homme s’est senti supérieur à la femme il a été injuste et à entravé l’épanouissement de celle-ci dans nos sociétés.

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots » Martin Luther King

Apprenons de nos erreurs, apprenons du passé, cultivons l’amour et l’ouverture. L’humanité ne doit sa survie qu’à la collaboration. Notre incapacité à comprendre les différences, à les accepter, cela démontre le besoin d’éducation. Le noir n’a pas à se sentir offensé, ni à se justifier, ni même à se sentir fier d’être noir.


Trois qualités qui feront de vous de grands blogueurs

Souventes fois, on m’interpelle sur la question de savoir comment devenir un grand blogueur ? Il serait prétentieux pour moi de prétendre posséder la recette miraculeuse pour être un blogueur à succès. Mais sous la supervision de briscards blogueurs, et l’égide de Mondoblog, je partage avec vous ce que j’ai appris en une année de blogging.

Un ami me disait que pour être bon blogueur, la possession d’un ordinateur, un smartphone et une bonne connexion internet étaient nécessaires. C’est indéniable, sauf que là, ce sont les outils du blogueur, mais ils ne font pas le blogueur. Pour être grand blogueur, suivez ces quelques caractéristiques que j’ai remarquées chez les grands.

Les grands blogueurs sont de grands lecteurs

Pour être un grand, il faut lire les grands. Pour bien écrire, il faut avoir lu énormément. La lecture est un impératif pour toute personne soucieuse de faire du contenu riche et pertinent. En plus de stimuler votre imagination, lire accroît exponentiellement votre vocabulaire et vous épargne l’embarras des fautes de grammaire et d’orthographe.

La lecture nous pourvoit d’un excellent et inestimable bagage intellectuel. Un indispensable ingrédient qui influe sur la qualité de nos contenus. Nos billets nous engagent personnellement, ils représentent notre éducation, notre culture, démontrent notre personnalité.

C’est la qualité et la richesse de nos articles qui attirent les lecteurs, les poussent à cliquer, lire, commenter et partager. En faisant de bons billets, nous devenons rapidement une référence ou un expert sur notre thématique.

« Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas bien écrire si on ne lit pas. C’est valable pour les livres, les blogs, etc. » – Jean-Marie Ntahimpera

Les grands blogueurs se caractérisent par l’humilité 

Les bons blogueurs sont pétris d’humilité, ce caractère qui les pousse à se remettre constamment en question. À demander toujours l’avis d’autres personnes. À se faire lire avant de publier, car ils savent que seul, souvent certaines choses nous échappent.

Nonobstant les libertés dont jouissent les blogueurs contrairement aux journalistes, Ils sont implacables sur l’éthique, scrupuleux avec la déontologie. Car ils savent que leur crédibilité et leur honneur sont plus importants.

 « L’orgueil satanise nos passions, l’humilité les divinise. » – Alfred Auguste Pilavoine

Ils sont humbles quand ils répondent aux commentaires, ouverts aux retours tant positifs que négatifs sur leurs articles. Ils respectent la liberté des autres quant à la publication des billets car ils savent que les mots sont inflammables. Ils sont ouverts à la discussion car leurs propos ne sont pas des dogmes.

Personne n’est devenu grand en exerçant une activité qui ne le passionne pas.

Les grands blogueurs sont des passionnés

J’ai toujours défini le blogueur comme étant un passionné, un passionné qui déborde et exulte de passion qu’il partage avec d’autres. Que ce soit l’écriture ou une thématique.

« La médiocrité commence quand les passions meurent. » – Orelsan

Le dessein des grands blogueurs n’est ni la renommée ni autres considérations mais le partage de leur passion, et c’est le feu de cette même passion qui les anime. Il les incite à persévérer et à écrire même quand l’inspiration fait ses caprices. C’est la passion qui fait que leur courage ne s’étiole pas avec le temps.

Comme une drogue, elle nous pousse à nous surpasser, elle nous fait oublier les contraintes, les difficultés de notre activité.  Par la passion, on s’impose une rigueur et une discipline. La passion est le stimulant qui nous conduit a l’apothéose.

« Rien de grand ne s’est fait sans passion. » – Hegel


 Le devoir de rêver l’Afrique

« L’Afrique est le continent de l’avenir », « l’Afrique est un continent prometteur, un continent émergent », ces propos résonnent différemment dans notre esprit que l’on soit afro-pessimiste ou afro-optimiste. Car même si bien de belles choses ont été réalisées sur le continent, il est certain que beaucoup de travail reste à faire. Et nonobstant les multiples défis, nous avons le devoir de rêver l’Afrique.

L’Afrique stagne toujours sur les questions de bonne gouvernance, d’alternance politique, de respect des Constitutions. L’accès à l’éducation, aux soins de santé sont toujours un luxe pour certains, la création d’emploi pour les jeunes reste un gigantesque défi. Les questions de justice et de droit, de disparité entre riches et pauvres sont des tares qui enlaidissent le continent noir.

Les problèmes de l’Afrique ne doivent pas nous pousser au découragement, à l’abandon. C’est par contre une raison de redoubler d’efforts pour nous Africains. Les défis sont une excellente opportunité à saisir pour nous élever, pour apporter notre part à l’histoire de l’humanité.

 « Chaque génération de jeunes africains a le devoir de nourrir un rêve, une utopie, pour l’Afrique, et de travailler avec acharnement à la réalisation de cette vision. »

                                                                                                                                                                                       Dia Sacko

Nous sommes le continent qui a le plus de chance de se réinventer.  Nous devons être des visionnaires des sculpteurs d’avenir. Nous devons nous inspirer de nos diverses cultures d’apprendre de notre riche histoire, de tirer les leçons des pays dits avancés, pour créer quelque chose de nouveau, de grand, de durable. Avec l’estampille Afrique.

C’est vrai nous avons eu un passé rude et tumultueux, mais nous ne devons regarder le passé que pour nous en inspirer, apporter des solutions innovantes adaptées adéquates à nos réalités du jour, et pour prévoir demain.

Nous devons de plus en plus nous ouvrir au monde, nous devons coopérer et collaborer de façon intelligente et juste bénéfique pour nous, nos citoyens. L’Afrique doit être un exemple pour le monde, un exemple après des années de tribulation et de déconfiture, un exemple de renaissance.

Si selon les classements nous sommes un continent en retard nous avons le devoir de faire de ce continent le premier au monde. Nous sommes riches en ressources minières agricoles mais aussi en culture les traditions. A nous le devoir de nous mettre en valeur.

Je nous vois uni, libre avec l’accès à l’éducation, aux soins pour tous. Nous avons des jeunes pleins de rêve d’entrain de témérité. Frayons un nouveau chemin soyons un modèle pour le monde.

La lutte sera âpre et longue mais avec le partage, le dévouement, le sacrifice nous pouvons y arriver.


Immigration clandestine, mille et une raisons de partir

C’est normal que cela suscite de l’exaspération chez tout homme sensé, cet acte abject qu’est l’esclavage. Surtout chez nous, Africains, d’un continent qui porte toujours les hématomes de quatre siècles d’esclavage. Mais il est d’autant plus révoltant de voir les jeunes Africains ne trouvant d’autres solutions aux tribulations quotidiennes que braver la mer Méditerranée.

Non, je ne tiens pas à tenir un discours de fataliste, de défaitiste. Je ne cherche pas des excuses, ni ne tente même de faire l’apologie de l’immigration clandestine. Je dis juste que la jeunesse africaine est laissée pour compte. Et les faits le démontrent éloquemment. « En Afrique de l’Ouest comme en Afrique centrale, les moins de 25 ans représentent déjà 64% de la population, une classe d’âge frappée par un chômage moyen de 60% », selon Rfi.

Par-delà les généreuses ressources minières qu’offre le sous-sol africain, elle a une bien plus grande et inestimable ressource, sa jeunesse, et également son plus grand défi.

Un véritable challenge et un dilemme, car avec une population a majorité jeune et sans perspective d’avenir, c’est prendre soin de sa jeunesse ou s’attendre à des heures sombres dans un futur proche. Il faut s’attendre à une recrudescence de banditisme de la violence et du terrorisme.

Il y a des raisons de partir

Elle est forte, intelligente, ambitieuse et entreprenante, la jeunesse africaine. Et ce n’est pas pour contempler Paris la nuit qu’ils veulent partir, non, c’est juste qu’ici il y a peu de perspectives. Paradoxal, l’Afrique est le continent où tout est à faire, mais il n’y a rien à faire.

Difficile d’avoir de l’emploi, ou même d’entreprendre, pour s’en sortir ici, il faut avoir le bras long. Donner des dessous-de-table, ou souvent baisser sa jupe ou son pantalon. Faire de bonnes études ici, avoir accès aux soins de santé, à l’électricité ou même l’eau potable ne sont que l’apanage de quelques privilégiés. Comment mener une vie décente avec 35 000 F CFA par mois (environ 50 euros) ?

Pourtant, ce sont ceux qui sont là-bas qui ont construit le dispensaire, la fontaine d’eau et l’école du village, c’est avec leur contribution que la famille arrive à se maintenir, à survivre. En 2016, l’Afrique a reçu 60,5 milliards de dollars de la part de ses ressortissants à l’étranger. Ici ce sont eux qui détiennent les entreprises, construisent les villas et payent les belles voitures.

Et même ceux qui me disent de ne pas y aller y vont

Ceux qui me disent de ne pas y aller paient des billets d’avion et des visas pour leurs enfants, ceux qui veulent pas que j’y aille envoient leurs femmes accoucher là-bas pour que leurs enfants bénéficient de la nationalité. Ils font leur shopping, thésaurisent l’argent du contribuable malhonnêtement volé ici dans des banques de ces pays-là. Ils se soignent là-bas, font leur vacances là-bas, étudient là-bas ! pourquoi je ne devrais pas y aller moi ?

C’est plus facile d’avoir un travail avec un diplôme de là-bas, j’apprends plus étant là-bas. Je profite de meilleurs soins médicaux, ici j’ai plus de chance d’attraper de nouvelles maladies que de me faire soigner. L’Afrique subsaharienne a reçu 27 milliards de dollars d’aide au développement en 2016, mais va savoir à qui profitent ces fonds ?

Entre la Méditerranée et les dirigeants africains, je me demande lequel des deux nuit le plus aux jeunes. Il y a lieu de s’intéresser réellement à la jeunesse, de travailler à promouvoir un cadre propice à entrepreneuriat, l’éducation, ou de se trouver face à des desperados.