Makaveli

Si je ne réussis pas, c’est parce que je n’en fais pas assez

Le plus difficile ce n’est pas de trouver la vérité, mais d’être capable de l’accepter. Il m’a fallu du chemin et beaucoup de courage pour arriver à cette vérité.

« L’enfer ce n’est pas les autres »

Ce n’est pas le gouvernement qui est responsable de mon infortune. Si j’ai raté un concours c’est parce que je n’avais pas le niveau. Ce ne sont pas les imprécations des envieux qui me rendent poisseux.  Ce n’est pas Dieu ou une destinée qui me conditionne à la médiocrité et à la précarité. Ce ne sont ni les maraboutages, ni les mauvais sorts qui m’ont été lancés par des jaloux qui m’empêchent de réussir ma vie. Ce n’est pas non plus mon environnent qui réduit mes possibilités.

« Ton pire ennemi est parfois dans ton miroir »

C’est dur à admettre, mais en réalité nous sommes responsables et nous méritons tout ce qui nous arrive dans notre vie.

J’ai longtemps empoissonné ma propre vie avec des idées lugubres et pessimistes. Alors que j’aurais dû voir les défis comme des opportunités, comme une chance d’apprentissage, une occasion de faire les choses autrement.  Mais au lieu de cela, je n’ai vu que des murs, des impasses, aveuglé par ma propre négativité.

Fataliste et veule j’ai perdu mon temps à attendre une intervention divine, un miracle… j’ai prié pour que des interventions extérieures puissent construire ma vie.

Photo Iwaria

Mais en vérité, je suis le seul responsable de mon incapacité à trouver le bonheur et à m’épanouir dans ma vie.

La bonne nouvelle c’est que j’ai trouvé  « L’homme que le ciel a envoyé pour me sauver, pour améliorer ma vie. Je l’ai rencontré, il était dans mon miroir ».

Si je n’ai pas la vie que je veux, c’est simplement parce que je ne fais pas ce qu’il faut pour l’obtenir. Il faut donc que j’arrête de m’inventer des excuses et de compter toujours sur l’aide des autres. Je n’attendrai plus que les opportunités se présentent pour agir, au contraire : j’agirai pour créer mes opportunités ! Parce qu’attendre c’est essayer les méthodes, changer de stratégie avant de trouver le fil d’Ariane.

Les limites qui m’entravent n’existent que dans ma tête, les forces dont j’ai besoin pour m’affranchir de ces limites sont en moi-même.

Maintenant, je vois les obstacles comme une bénédiction, les échecs comme des étapes, comme les signalétiques qui indiquent que je suis sur la voie de la réussite.

La réussite est à la portée de tous, il faut juste investir les efforts nécessaires à sa réalisation.


Elections : comment choisir le bon candidat

Si voter est acte civique, une obligation morale pour la bonne marche de la démocratie, le choix du candidat est déterminant. Ce choix doit être basé sur des critères objectifs et impersonnels. Le vote et le choix du candidat sont la promesse d’une bonne gouvernance à venir. Le choix par affinité, suivisme ou opportunisme sont des pratiques inciviques qui peuvent sceller le destin du pays en portant la mauvaise personne à la tête du pays.

Je souhaite partager ici avec vous quelques réflexions qui vous permettront peut-être de faire tri entre les candidats lors de prochaines élections.

Bien connaitre son candidat

Tout d’abord, sachez qu’un bon candidat n’attend pas les élections pour approcher sa communauté. Il n’attend pas d’être élu pour entreprendre des actions de développement. Alors questionnez les aspirants à la présidence sur leurs réalisations antérieures.

Le meilleur des candidats est un homme de valeur et de principe. Examinez vos candidats sur différents points : comment se comportent-ils en société ? Sont-ils des modèles de vertu ? Ont-ils été mêlés à des affaires illégales dans le passé ? Est-ce que, dans leurs rapports sociaux et professionnels, ils font preuve d’intégrité et d’humanisme ?

Expérience et culture générale sont également les traits de caractère d’un bon président. Ainsi, il faut pouvoir connaitre le parcours scolaire et professionnel des candidats, cela nous renseigne sur leur aptitude à pouvoir diriger le pays. Un bon candidat se démarque par ses connaissances et ses compétences. Comment vouloir diriger le pays si on est pas compétent ?

Comment se finance la campagne électorale ?

Il est primordial de savoir comment un candidat finance sa campagne électorale. Une campagne électorale financée illicitement transforme le mandat d’un élu en un champ propice à la corruption, au favoritisme et par conséquent au sous-développement.

Le bon candidat fait montre de transparence sur les fonds destinés à sa campagne électorale. Des fonds qui doivent être acquis dans le cadre des dispositions légales. Il déclare évidemment ses biens et paye ses impôts. Le bon candidat doit être exemplaire.

Le déroulement de la campagne électorale

Abstenez-vous de choisir le candidat qui, pendant sa campagne, diabolise ses concurrents pour se magnifier, le candidat qui se prête à des tentatives d’achat de conscience ou de corruption… ce ne sont pas des arguments pour vous convaincre. Le bon candidat vous convainc par ses actions précédentes et par la pertinence de son programme, c’est ça l’essentiel, le reste n’a pas de place dans une campagne électorale. Le mauvais candidat tentera de vous manipuler par des promesses mielleuses, creuses, et des discours grandiloquents.
Le déroulement d’une campagne nous renseigne sur la personnalité du candidat et sa capacité à prendre de la hauteur.

Un grand projet de société 

N’oubliez pas qu’un président sans grande vision amènera le pays nulle part. Le bon candidat est celui qui peut exploiter et valoriser les ressources du pays pour répondre à nos besoins pressants, tout en prévoyant des initiatives pour répondre aux défis de l’avenir.

Par ailleurs un programme de société n’est pas une litanie de promesses enchanteresses mais un projet réaliste, ambitieux et viable. Tachez de comprendre comment le candidat compte réaliser le dit projet. Est-ce qu’il endettera le pays avec les fonds étrangers, ou créera-t-il de la richesse avec nos propres ressources ?

Un patriotisme à tout épreuve

Le bon candidat se sent investi d’une mission, une mission qui dépasse sa petite personne. Il a conscience qu’il est au service d’un peuple et que c’est l’espoir de toute une nation qui pèse sur ses épaules. Il a les compétences de Thomas Sankara et les qualités de Nelson Mandela.

Le destin du pays est entre nos mains. Votons responsable, utile.
Et quand nous aurons élu le futur président, aidons-le à nous aider. Notre responsabilité ne se limite pas à la porte des centres de vote.


Réussir une campagne électorale en cinq points

« Trois choses amènent les hommes à nous témoigner leur préférence et à apporter leur soutien dans les élections : les services qu’on leur a rendus, les espérances qu’ils conçoivent et le fait qu’ils se sentent proches de nous et nous apprécient. »*

Une campagne se prépare des années en avance

Avant les élections prenez le temps d’implanter votre parti politique, travaillez à construire une base solide au sein de la population. Nouez des relations avec des personnes ressources et influentes dont l’apport est indispensable à votre parti.

La course aux élections est un marathon, préparez-vous mentalement et financièrement.  Employez-vous à apprendre davantage sur votre pays, vos adversaires, cela vous donnera un avantage pour convaincre le peuple et vous démarquer de vos concurrents.

Emmanuel Macron President France Pinterest CC

L’homme du peuple

Engagez-vous le plus possible pour répondre aux besoins de votre communauté. Votre engagement ne doit pas être que matériel ou financier, votre présence aussi compte. Par vos comportements les gens doivent voir en vous un modèle de moralité. Adopter des comportements qui reflètent les valeurs sociétales et votre philosophie.

Trouvez l’astuce pour mettre l’énergie et l’intelligence collective au service de votre idéologie pour le bien commun.  Soyez à l’écoute et parlez aux citoyens dans un langage qu’ils comprennent. Les gens doivent se reconnaître en vous. Vous devez incarner la solution que vous proposez.

Nelson Mandela
Nelson Mandela Pixabay CC

La communication est la clé

La politique est un jeu de séduction où les médias sont une arme indispensable. Faites des médias vos alliés, ils porteront haut et fort l’écho de vos actions. Ils vulgariseront votre idéologie et même, si nécessaire, étoufferont les mauvaises publicités.

Dans ce flot ininterrompu d’informations et d’actualité, votre plus grand défi sera d’occuper constamment l’espace médiatique. Vous pouvez briller par vos interventions médiatiques comme par vos absences, à vous de déceler les embellies pour vous exprimer.

Dans vos propos privilégiez la clarté et la simplicité, multipliez les canaux de communications traditionnelles comme modernes. Parlez de vous, et faites parler de vous.

N’oubliez pas : si l’élégance, la sympathie, l’éloquence vous font défaut, vous pouvez oublier la politique.

Obama
Obama ancien President USA Wikimedias

Une vision d’avenir

Démarquez-vous par la politique que vous proposez, elle doit être à la fois originale, innovante et ambitieuse. Chaque citoyen doit se l’approprier, indépendamment de son statut social. Vos propositions doivent tenir compte des besoins de votre pays.

Soyez plus qu’un humain, devenez un modèle, un qui illustre sa propre idéologie. Soyez une personne de solution, de vision. La beauté et la pertinence de votre projet séduiront les électeurs, vos actions antérieures les convaincront.

Paul Kagame President Rwanda Pinterest CC

Les actes parlent plus fort que les mots

La méthode la plus efficace pour séduire son électorat c’est de poser des actions. Un politicien est écouté mais jugé pour ses actes. Par vos actions, les gens auront un aperçu de vos capacités.

N’attendez pas d’être élu ou le moment des campagnes pour agir. Ce sont vos réalisations antérieures qui vous garantiront la confiance des électeurs.

 

*PROST (FRANÇOIS), Quintus Cicéron : le petit manuel de la campagne électorale (Commentariolum petitionis), 2009, TULLIANA.EU
 https://www.tulliana.eu/documenti/BindercommentariolumProst.pdf


Le Mali a plus de constructivistes que d’activistes

Il y a lieu de s’interroger sur les activistes qui pullulent sur les réseaux sociaux. Sont-ils présents pour stimuler un changement sociétal ? Ou pour assouvir des besoins pécuniaires égoïstes ? Ce qui est sûr, c’est que le Mali a plus besoin de constructivistes que d’activistes. Internet est une aubaine pour l’émergence du Mali, mais pour y parvenir, il faut une utilisation objective, dans un élan constructiviste.

Dénoncer pour dénoncer

En suivant les activistes web on se rend compte qu’ils se limitent uniquement à des propos délateurs. Ils véhiculent des discours descriptifs d’une situation connue de tous, sans une analyse profonde des événements. Enfermés dans les critiques infécondes, ils oublient de proposer des solutions viables ou même d’entreprendre des actions concrètes.

Activisme mercantile

Pour d’autres, le militantisme en ligne est un moyen de s’enrichir. Ils dénoncent et critiquent pour s’assurer les largesses des politiques dont ils véhiculent les propagandes. Pour eux la notoriété numérique n’est qu’un gagne pain. Ils se livrent au service des plus offrants.

Quand un activiste est à la solde des politiciens, il devient une marionnette d’un jeu politique où il ne sert qu’à alimenter des débats stériles et à véhiculer des idéologies dangereuses.

Le tableau n’est pas totalement noir

L’activisme n’est pas du négationnisme. Etre activiste ce n’est pas se contenter de publier les immondices de son pays, de poster uniquement les messages négatifs, les scandales politiques. C’est aussi produire et vulgariser du contenu utile et éducatif.

C’est aussi à travers des messages positifs que l’on peut inciter, exhorter au changement de comportement à l’évolution des mentalités. C’est apprécier promouvoir ce qui se passe de bien dans le pays, valoriser les ressources et les talents.

Impossible de s’unir

Le Mali a besoin d’une armada d’activistes qui se soutiennent dans les luttes, qui partagent les savoirs pour créer ou proposer des solutions viables.

Les efforts sont lézardés car beaucoup d’activistes évoluent individuellement, ce qui réduit la portée et l’impact des luttes entreprises. L’absence de solidiarité fait que les web activistes ne constituent pas une force pouvant influencer les politiques ni mener une vraie révolution sociétale.

Prêcher par l’exemple

Nos activistes doivent prêcher par l’exemple, adopter les bons comportements qu’ils espèrent chez les politiciens, comme le travail, l’honnêteté et la transparence. Protester sans proposer une alternative ne sert à rien. Se plaindre sans adopter les comportements que nous voulons ne reste que de vaines jérémiades. Rien ne sert de vouloir le changement si nous-mêmes nous ne sommes pas prêts pour faire l’effort de changer.

Être activiste c’est agir

Le meilleur moyen pour nos militants c’est d’initier des actions concrètes qui peuvent résoudre les problèmes du Mali, sans se limiter aux critiques. Etre activiste c’est aussi entreprendre avec ses propres moyens.

Faire de l’activisme en ligne pour la réputation et les opportunités, cela ne reste que l’opportunisme déguisé. Le Mali a besoin de plus que des activistes, il a besoin de constructivistes. Des gens capables d’apporter des solutions d’initier des actions concrètes de développement.

Les activistes dont le Mali a besoin sont ceux qui font des start-ups des labs, des applications innovantes qui répondent aux besoins du peuple… C’est cela le constructivisme.

Etre activiste c’est initier des projets web qui facilitent l’éducation, aident à la promotion de la culture, implémenter des initiatives qui appuient le secteur de la santé, l’agriculture, construire des start-ups qui créent de l’emploi génèrent de la richesse…

Nous avons déjà des initiatives à féliciter qui montre déjà la voie  : Doxtic , Kouloubametre, Ankafini, agansi, dionadiona etc.


La crise malienne, une opportunité de renaissance

Le coup d’état en 2012, comme un vent effroyable, mît à nue les faiblesses de l’Etat malien : l’indigence des citoyens, la facticité de la démocratie, la fragilité des liens sociétaux, et l’adynamie de l’armée.

Six ans après, les crises s’enveniment et s’enchevêtrent, terrorisme du Nord, violences communautaires au Centre, querelles politiques, précarité, grèves récurrentes et risque de violence lors de l’élection présidentielle. Le pays dans un imbroglio est assené par cette crise à la fois multidimensionnelle et protéiforme.

La vulgate dépeint un tableau sombre. Certains vaticinent la malemort pour le Mali. Mais n’oublions pas que c’est à travers les crises que les grandes nations se construisent. Derrière l’impasse de la crise et les linéaments d’un sombre future, se cache une aubaine de renaissance.

C’est l’appel du destin qui met au défi, qui éprouve le Mali pour qu’il reparte sur des bases nouvelles et saines. Cette phase inédite de l’histoire que le Mali aborde est une chance pour lui d’apprendre du passé en faisant le contrefactuel de 60 ans d’Independence, de comprendre que le système actuel ne nous sied pas, qu’il est vital de se réinventer, de faire tabula rasa du passé et ne garder que l’utile et le constructif.

C’est le moment pour nous d’aller vers une vraie entente nationale de regrouper les fils et filles du pays pour un nouveau Kurukan fuga, pour rêver ensemble l’avenir du pays, pour mobiliser les forces et les intelligences nécessaires à sa construction. Pour établir un nouveau pacte social qui tiendra place et lieu à la Constitution. Un pacte d’honneur et de sang.

C’est l’opportunité de penser un nouveau type de société basée sur les valeurs de l’humanisme, du travail et du courage. Redéfinir la citoyenneté au-delà des appartenances ethniques. Améliorer notre démocratie en y incorporant nos systèmes de gestion traditionnelle nos règles et valeurs sociétales. Ressuscité notre patrimoine culturel pour consolider la cohésion sociale.

Objectiver une telle réalité n’est possible que par une justice réparatrice. Nous devons nous pardonner tout en punissant les fautifs pour soixante année où la corruption, l’impunité, le favoritisme et le laxisme ont régné. Tourner le dos à cette classe politique qui s’est avéré être en dessous de l’honneur, de la mission patriotique.

Il nous faut le courage de dire non à l’aide internationale qui n’est que tunique de Nessus. Le courage de dire non aux partenariats qui nous desservent, nous essorent. Il nous faut le courage pour marcher seul, de défricher le chemin de notre destin car la solution ne vient jamais de l’extérieur.

Reconnaissons que nous avons fait banqueroute, responsabilisons-nous pour activer et mettre à profit nos potentiels, nos ressources humaines et matérielles.

C’est notre meilleure chance de démontrer notre patriotisme. Mettre notre citoyenneté au-delà de nos communautarismes. Mettre l’intérêt général sur le personnel.

Nous avons bu le calice de la honte et de l’humiliation jusqu’à la lie. Mettons l’honneur qui nous reste dans l’édification de ce pays. Le Mali peut toujours flamboyer, ça ne dépend que de nous. Le Mali en gestation peut accoucher d’une nouvelle société juste, humaniste, et prospère.

Plus que jamais l’histoire lui offre une aubaine de renaitre, par témérité il peut devenir un pays nouveau ou par pusillanimité rester dans la prostration.