Makaveli

Témoignage : les dangers de la mutilation génitale

J’ai l’espoir que ce récit dissuadera tous ceux qui voudraient exciser leurs filles. Cette histoire, assez personnelle, troublante, m’a été racontée par une amie courageuse. Elle a souffert dans sa chair et, aujourd’hui, elle défend de la cause féminine. Elle raconte donc son histoire…

Je venais d’avoir mes premières règles quand ma maman, avec des larmes aux yeux, me raconta d’une voix triste et lugubre mon histoire. Soucieuse de ma vie sexuelle, redoutant la délicatesse de ma situation à cause des opérations que j’avais subies dans ma tendre enfance, elle tenait à me dire ce qui était arrivé alors que je n’étais encore qu’un bébé, son bébé.

J’avais juste une semaine d’existence quand c’est arrivé. Il a fallu le faire, et ce, malgré la réticence et l’appréhension de mes parents. Mais que pouvaient-ils devant l’injonction catégorique de ma grand-mère ? Je devais passer par le même chemin que toutes les filles de notre famille avaient déjà pris. Le chemin de la mutilation. Par tradition.

J’avais une semaine, et, juste après mon baptême on m’amena au centre de santé non loin de chez moi. Une vieille dame au regard impavide, tenait dans ses mains ridées et sûres, une lame. Elle se pencha sur moi avec sa lame. Une autre femme tenait mon corps de bébé si fragile, en écartant mes petites jambes.

Toute petite, je n’avais pas conscience de ce qui allait arriver, j’étais innocente et sans défenses. J’éclatais en sanglot, sentant probablement une ambiance peu rassurante : ces visages et ces regards posés sur moi m’étaient totalement étrangers, les regards étaient sardoniques. Mais j’étais impuissance à faire quoi que ce soit. Pour 6 000 F CFA j’allais me faire tailler le clitoris. Pour ma famille j’allais enfin devenir une femme.

J’eue une insupportable douleur entre les jambes. Une douleur infligée comme si on me punissait d’un crime, comme si j’étais coupable de toute la misère du monde. Je suis  coupable d’être née femme. A peine arrivée au monde, je goûtais malgré moi au sort que l’on réserve aux femmes dans une société phallocrate. Un monde où les femmes sont condamnées à un destin de strapontin.

La main qui tenait la lame avait effectué ce crime maintes fois. D’un geste sûr la lame trancha et fit saigner l’organe génital. Mais les mains de cette exciseuse chevronnée avaient déchiré de trop le clitoris. Survient une hémorragie. La vieille commença a paniquer, on pouvait lire le désarroi sur son visage. Elle ne su pas quoi faire face à un petit ange révolté, apeuré, en larmes et qui perdait tout son sang. Illico presto il a fallu faire appel à d’autres personnes. L’hémorragie s’arrêta avec l’intervention d’un chirurgien pour recoudre la plaie et les bons soins d’un gynécologue.

Une blessure dans la chair, un affront dans l’âme, une insulte à la féminité, une diminution de l’être.
Aujourd’hui la plaie est à peine visible, mais les marques demeurent à jamais dans mon être.

Les conséquences de l’excision m’accompagneront toute ma vie. Je ne pourrai jamais accoucher par voie normale, uniquement par césarienne et cela limite mes possibilités de grossesse a trois.

La société, les traditions, m’ont enlevé mon droit de jouir de mon corps, mon de droit d’être une femme libre, complète et épanouie.

Les traditions et les coutumes ne doivent pas être suivies à l’aveuglette. Ils possèdent autant de bonnes que de nos mauvaises pratiques. A nous de faire le tri, de ne garder que ce qui aide notre société. L’abstinence et la pudeur tiennent de l’éducation sexuelle des enfants plutôt que de l’excision.

Avec ma voix, mon histoire, je rejoins toute ces femmes dont les parties génitales ont été mutilées. Je les rejoins pour dire « NON » à cette pratique qui crée une blessure physique mais aussi psychologique, à vie. Pensez à la santé de vos filles, pensez à leur avenir en tant que femme. Pensez à vos filles comme de futures femmes libres, épanouïes et responsables. Arrêtez de les mutiler.

Aidez-nous a vaincre cette pratique en partageant cet article.


Apprendre à apprendre avec Hubert Petit l’homme aux 33 diplômes

Progressivement la salle se remplit, les gens s’installent, tous portés par la curiosité de découvrir et d’apprendre de l’homme aux 33 diplômes.

Lors d’une conférence initiée par l’institut français de Bamako, à l’occasion des journées culturelles européennes, le 10 mai, un monsieur habillé en veste, d’une élégance modeste s’avance sur la scène. Tous le regardent avec admiration et un certain hébétement. C’est Hubert Petit, médecin, juriste, diplomate, auditeur financier, professeur d’études européennes, inscrit aux Livres Guinness Mondial des records de diplômes universitaires.

Il commence la conférence avec ces deux anecdotes :

« Lors d’une rencontre, une dame s’avança vers moi, me demanda mon aval pour me toucher le bras. Elle voulait savoir si j’étais vraiment un humain.

Par contre une autre femme me reçut dans son bureau pour un travail, et après discussion, au moment de me congédier elle me dit : « C’est vous l’homme aux 33 diplômes ? », avant de s’exclamer : « Mais vous être normal, comme tout le monde. » Ces propos m’ont fait du bien, oui je suis homme comme les autres.

Je suis humain comme vous. Nous pouvons tous apprendre et obtenir des résultats mirobolants avec la volonté, la persévérance, et l’organisation.

« Le seul décret de la réussite, c’est le travail ». »

L’apprentissage, a expliqué Hubert Petit, est une question de préparation, un investissement sur soi. Pour y parvenir, voici quelques points à développer personnellement :

  • Travailler sa mémoire
  • Apprendre des exercices de relaxation
  • Apprendre l’auto-motivation
  • Apprendre à communiquer
  • Vaincre son trac et la timidité
  • Un esprit positif
  • Avoir une hygiène de vie
  • Savoir bien gérer son temps

 

Une fois ces qualités acquises il recommande d’observer ces quelques principes :

L’appétit vient en changeant

Il faut sortir de notre cadre habituel, explorer d’autres domaines de savoir. Cela nous donne envie de faire plus, de découvrir et d’apprendre plus.

Un apprentissage quotidien

Chaque jour est une chance d’apprendre, c’est à nous de mettre à profit notre temps pour découvrir apprendre et nous améliorer.

Un effort personnel

Ne compter que sur soi-même, croire en ses capacités. Sans effort nous n’arrivons à rien. C’est le prix de la réussite.

Apprendre à désapprendre

C’est se défaire de nos dogmes, de nos fausses certitudes et les croyances limitantes. Rejeter tout ce qui nous empêche de croire en nous. Apprendre à désapprendre c’est ouvrir son esprit au changement, à la contradiction et à l’évolution.

Une curiosité à toute épreuve

Sans curiosité, il n’y a pas de science. L’étonnement et le questionnement sont le début du savoir. Nous devons interroger nos certitudes, les évidences, nous étonner et nous poser des questions sur toutes choses.

La chasse à l’information

Nous devons constamment nous informer pour ne pas être dépassés par le temps. L’information est une richesse qui nous permet de nous guider, de forger nos opinions et nos convictions. Il faut comprendre le monde pour pouvoir l’impacter.

Peaufiner sa méthode

Cela consiste à trouver la bonne combinaison, un équilibre entre notre disponibilité de temps et nos goûts pour trouver les cours qui nous conviennent. Ce peut être des cours du soir, des cours en ligne, etc.

Cela peut aussi consister à chercher des raccourcis d’apprentissage, des astuces mnémotechniques, ou encore des aides-mémoires. Et trouver les meilleurs livres.

Faire appel à l’imagination

Laisser divaguer son imagination pour découvrir de nouveaux horizons, découvrir d’autres méthodes. C’est comme cela que nous pouvons apporter du nouveau dans le monde.

Savoir se comparer

Se comparer aux autres, peut à la fois être constructif que destructif. Nous ne devons-nous comparer aux autres que dans l’esprit de nous améliorer, sans porter un jugement dépréciatif et sévère sur soi.

Être soi-même et l’écoute des autres

La connaissance de soi est primordiale pour qui veut aller loin. Elle passe par une connaissance de ses forces et faiblesses, ses aspirations et ses valeurs.

Il faut être présent pour les autres, développer le social. Cela passe par la communication, savoir communiquer c’est savoir écouter, l’écoute de l’autre est la base du vivre ensemble.

Cultiver l’amitié

Avoir des amis avec qui se confronter, partager, s’entraider et se soutenir est indispensable dans chaque chose que nous faisons, cela donne une excellente orientation à notre vie. Notre entourage a une influence sur nous, il n’y a pas de réussite sans le soutien d’un bon cercle d’amis.

Savoir être, et s’adapter sans perdre son âme

S’adapter aux avancées et à la vitesse de notre époque, tout en gardant ses valeurs. Faire la différence entre l’essentiel et le superflu. Tous les moyens ne sont pas bons pour réussir, il n’y a de réussite qu’au bout d’un effort personnel et honnête.

Mettre la chance de son côté

Toujours croire en soi, travailler avec acharnement à l’amélioration de soi, et avoir le courage de se relever après une banqueroute. Comprendre que l’échec une opportunité d’apprentissage, il nous permet de nous remettre en question, et de redoubler d’efforts.

L’humilité, la modestie, et l’ouverture d’esprit sont indispensables pour tout apprentissage. Les rencontres et les voyages sont aussi enrichissants que les études universitaires. Selon Hubert Petit, il faut sortir et aller à la découverte monde.

 

Plus largement, l’homme aux 33 diplômes invite à trouver la corrélation entre études et choix de carrière. Le plus important, c’est de trouver ce qui nous épanouis et nous rend heureux.


Qui finance la campagne électorale décide de la politique à suivre

L’avantage de la démocratie c’est que le changement est toujours possible avec les élections. Malheureusement il ne suffit pas d’une élection et d’un nouveau président pour que les choses s’améliorent forcément. La question du financement des campagnes électorales, très souvent escamotée, est primordiale et déterminante sur le mandat des élus. Une campagne électorale financée illicitement transforme le mandat des élus en un champ propice à la corruption, au favoritisme et par conséquent au sous-développement.

Les élections sont la quintessence de la démocratie. Elles donnent la latitude aux citoyens d’élire librement leurs représentants et leurs dirigeants. Le respect du calendrier électoral, en plus de permettre l’alternance politique, est un moyen précieux pour les citoyens d’approuver ou de désapprouver leurs élus, voire même d’espérer un air nouveau en changeant de dirigeants.

Malheureusement, les élections sont une course où ceux qui ont le plus gros portefeuille gagnent. Avoir un parti politique c’est avoir une entreprise, on investit l’argent pour acheter des voix, une fois élu on tire profit de nos privilèges. Tant que l’argent sera le moteur des élections, la préservation des intérêts d’une minorité de privilégiés sera le but ultime de la politique. Nos ambitions d’émergence resteront à jamais des rêves.

De pseudos partis politiques

Un parti politique est avant tout un groupe des personnes qui souhaitent servir un idéal de société, en général dans le sens du progrès. Ils militent avec des moyens démocratiques pour réaliser leur projet de société avec le dessein du bien-être général. Sa gestion doit être démocratique pour permettre l’alternance au sein du parti. Ses finances doivent être transparentes et saines, elles sont en général basées sur la contribution de ses membres et autres voies légales de financements de partis politiques.

Mais nous voyons plutôt des partis politiques qui reposent uniquement sur une seule personne, qui finance seule, de sa poche, la vie de l’organisation. Les autres membres sont présents dans le groupe par affinité ou espèrent des privilèges une fois des postes gagnés.

Cette carence démocratique des partis est une fissure dans notre système politique. A défaut de pouvoir compter sur une base électorale solide, les candidats sont obligés de se livrer à des stratégies antidémocratiques pour obtenir des voix pendant les élections. C’est aussi le signe d’une incapacité à gagner la confiance des électeurs, le signe d’un manque de leadership pour regrouper l’ensemble d’une population derrière un idéal une vision.

Le financement des campagnes électorales

Vu l’insuffisance des subventions de l’Etat et ne pouvant pas compter sur les contributions des membres de leur parti, les candidats ont recours à des moyens illicites pour financer les élections.

Si un candidat emprunte de l’argent pour faire sa campagne il sera obligé de rembourser, avec intérêts, ses créanciers (ou sinon de les favoriser dans l’octroi de certains marchés au cas où il est élu). Ce système pousse à la corruption et au favoritisme.
Si le candidat finance sa campagne électorale de sa poche, avec sa propre fortune, il sera tenté de récupérer l’argent injecté dans sa campagne, une fois élu. De ce fait il priorisera sa poche avant le développement du pays.
Dans les deux cas le pays est perdant vis à vis de la démocratie et du développement.

C’est celui qui paye l’orchestre qui choisit la musique qu’il faut jouer, de la même façon, celui qui finance la campagne électorale décide de la politique à suivre. Autrement dit, comment tu finances ta campagne électorale, détermine comment tu gouverneras.

Tant que nous n’arrivons pas à faire la lumière sur le financement des campagnes électorales, les élections apporteront de nouveaux élus mais jamais le changement ou l’émergence dont nous rêvons. Le système actuel favorise les candidats qui ont des moyens financiers, et défavorise ceux qui ont les compétences, la vision, et l’éthique. Pour ces derniers, il n’y a que très peu de chances de remporter les élections, leur défaite est jouée d’avance.

Pour des élections transparentes et crédibles, et pour que les élus soient légitimes et soient les dignes représentants des aspirations et des intérêts de la population, nous devons repenser le concept des élections et revoir les règles qui régissent les partis politiques. Sans cela, ce sera un éternel recommencement, sans espoir d’évolution et de progrès.


#SaveFleuveNiger

Sensibles aux signes avant-coureurs du dessèchement du fleuve Niger, les internautes maliens tous azimuts se liguent pour attirer l’attention des politiques, des organisations traitant des questions environnementales ainsi que les populations sur l’urgence des mesures et des actions à entreprendre, pour sauver le fleuve Niger.

Les hommes et les cultures arborant ce fleuve mythique se sont renforcés autour de lui, les échanges tant commerciaux que culturels aussi. Sur 4185 km, par sa générosité il arrose les champs pour l’agriculture, désaltère les populations, nourrit par ses poissons, produit de l’énergie à travers des barrages hydroélectriques, facilite le transport, relie et réunit les régions.

Fleuve Niger Photo: Makaveli

Ces dernières années au Mali nous sommes témoins de vagues de chaleur sans précédent, les faibles précipitations, et le manque d’eau potable dans différentes régions. Les maliens constatent amèrement d’année en année, la sécheresse hâtive du fleuve Niger allant du Niger au Djoliba dans le sud du Mali.

Le fleuve a déjà atteint un taux de pollution record, son nid sert de dépotoirs d’ordures, tout au long des eaux usées sans aucun traitement préalable y sont déversées. La coupe abusive des arbres précipite son dessèchement et son ensablement.

fleuve Niger
Pollution Fleuve Niger, Photo: D Albert

Si des organisations et des bonnes volontés agissent pour la sauvegarde de ce trésor nourricier les résultats sont peu concluants et l’état du fleuve qui se meurt d’année en année menaçant d’entrainer dans son déclin tout une civilisation, une histoire, un pays.

Fleuve Niger , Bamako, Photo : Makaveli

Loin d’être un simple mouvement virtuel, dénonciateur, et tonitruant que sur la toile. Conscient que les coups de hashtags ne suffiront pas pour arriver à bout de cette lutte, le mouvement #SaveFleuveNiger s’engage à mener des actions de terrains. Des rencontres avec les autorités politiques, des séances d’information avec la population, et des activités de reboisement marqueront les actions à poser. Déjà une pétition est lancée en ligne que vous pouvez signez ici

Cette pétition vise à sensibiliser le maximum de Maliens, d’Africains, de citoyens du monde entier sur l’urgence de sauver le fleuve Niger à travers #SaveFleuveNiger.

La perte du fleuve Niger sera le début du déclin de ces cultures. Comme on dit en langue touareg « Amane Imane », l’eau c’est la vie.

La situation est critique mais remédiable, n’attendons pas pour agir, rejoignez-nous. En synergie nous pouvons œuvrer pour préserver et protéger notre bien le plus précieux, notre environnement. Nous le devons à nous-même, pour ce que nous voulons léguer à nos enfants et petits-enfants, pour le Mali, l’Afrique et le Monde.

Amane Imane #SaveFleuveNiger.

Dia Sacko, Ousmane Makaveli


Hamadar : voyage au cœur de l’actualité culturelle du Sahel

Hamadar une aventure culturelle qui traverse le désert. Du Mali au Niger, en passant par tous les pays du Sahel, elle est la plateforme qui magnifie et informe sur les talents artistiques, la diversité, la richesse, la beauté des cultures et des traditions sahéliennes.

Journaliste, photographe et blogueur, Georges Attino est un jeune malien talentueux, affable et dynamique. Son sourire est généreux et contagieux. Il est l’initiateur de Hamadar, un projet ambitieux d’information et de valorisation de la culture et des arts du Sahel. Ce projet participe à la déconstruction des nombreux stéréotypes qui existent sur la région, tout en donnant une véritable impulsion à l’économie.

Georges Attino
Attino Photo : G Attino

Que signifie Hamadar ?

« Hamadar » signifie « désert » dans la langue haoussa, une des langues les plus parlées au Sahel. Je cherchais un nom représentatif et original dans une des langues locales des pays du Sahel. J’en ai parlé avec une amie, Lucrèce Gandigbe, et nous avons choisi « Hamadar » parce qu’il traduit ce que tous ces pays ont en commun.

Initiative ambitieuse et grandiose, comment est née Hamadar ?

L’idée est née d’un constat, d’un besoin de défaire les stéréotypes qui enlaidissent le visage du Sahel. A l’occasion de mes voyages en Europe j’ai pu discuter avec un ami qui devait partir visiter le Mali et je me suis rendu compte que de nombreuses personnes avaient des appréhensions et des réticences. Ces peurs, ces inquiétudes, n’étaient pas sans fondements, mais malheureusement certaines personnes n’entendent que des mauvaises nouvelles sur le Mali et sur toute cette zone sahélienne. Il est inconcevable de croire que les 90 millions d’âmes qui vivent au Sahel vivent chaque jour la peur au ventre, au son des bombes et des attaques terroristes, et dans la misère.

L’objectif de Hamadar est donc de montrer que le Sahel n’est pas une immense étendue désertique instable et hostile.

Les peuples qui vivent dans le Sahel cohabitent et partagent l’art, la musique, le théâtre, ainsi que les riches traditions ancestrales. Hamadar veut mettre en avant ce mode de vie, faire connaître les cultures sahéliennes et sahariennes.

Est-ce que la culture peut répondre aux défis des pays du Sahel ?

A elle seule, la culture ne résoudra pas les crises que traversent les pays du Sahel, mais d’un autre côté, sans elle, aucune solution n’est viable. La culture est le meilleur rempart contre l’obscurantisme et la violence.

Ce n’est pas pour rien que  les terroristes se sont attaqués aux éléments fondamentaux de l’identité des populations lorsque le Mali était sous occupation : la musique, les mausolées… Ils ont interdits des festivals culturels alors que ces festivals étaient des moyens de transmission des traditions et qu’ils jouaient un rôle important dans l’économie de certaines villes comme, par exemple, Essakane. Les terroristes veulent effacer l’identité existante du peuple malien pour en façonner une autre, une identité  qu’ils imaginent et qui correspond à leur volonté, à leurs idéaux.

Est-ce qu’internet peut jouer un rôle dans la sauvegarde et la vulgarisation de la culture ?

J’en suis convaincu. Non seulement internet mais aussi tous les médias ! Ils doivent informer et transmettre, et ainsi être des outils de sauvegarde et de vulgarisation de notre culture.

Le bloggeur malien feu Boukary Konate a montré la voie. Il travaillait sur une application pour la sauvegarde et l’archivage des pratiques culturelles du Mali profond. De telles initiatives doivent être encouragées, soutenues, pour permettre aux jeunes de connaître leur histoire, leur identité. Pour nous prémunir des gouffres de l’oubli de notre passé et de nos traditions.

Mais la culture ne peut pas être un vecteur de construction identitaire si les jeunes ne la connaissent pas et ne la consomment pas ! La culture accessible à tous, c’est un chantier aussi important que la défense et l’armée d’un pays.

Comment voyez-vous l’avenir de Hamadar ?

Nous sommes une équipe très réduite de bénévoles à travailler pour Hamadar. Je souhaite partager le projet avec d’autres personnes qui veulent s’impliquer. Nous voulons être un grand média et avoir des correspondants dans tous les pays du Sahel. À long terme le projet de Hamadar est de devenir une web TV, 100% culture Sahel, pour amener les gens à la découverte de cette région culturellement et humainement extrêmement riche.

Pour visiter Hamadar cliquez ici