Makaveli

Trois Maliennes qui ont tenté le pari d’entreprendre dans le numérique

Le taux de pénétration de l’internet au Mali est encore loin d’avoir atteint son paroxysme. Pourtant certaines jeunes dames voient dans les technologies de l’information et de la communication TIC une aubaine d’accroissement économique et de facilitation du quotidien du malien. Entre défis et ambitions voici trois femmes qui ont tenté le défi d’entreprendre dans le numérique. 

Etre entrepreneuse est une des tâches les plus ardues au Mali, défavorisée à plus d’un égard par de nombreux stéréotypes, souvent surmenée par les devoirs familiaux ou limitée par les contraintes du mariage, l’absence de soutien et d’accompagnement sont des bâtons dans les roues de l’éclosion de l’entreprenariat féminin.

Nonobstant les contraintes, certaines jeunes dames arrivent à se frayer élégamment un chemin avec courage, envie et détermination. Elles travaillent avec la noble ambition et avant toute considération pécuniaire, à améliorer via les TIC le quotidien des maliens, promouvoir nos talents, elles sont un modèle pour cette nouvelle génération de jeunes hyper connectés.

AGANSI Faire connaitre le savoir-faire artistique malien

Massira Touré
Massira Touré Photo: Massira Touré

Agansi est la première plateforme web orientée sur l’art au Mali, il a vu le jour pour répondre au besoin et à l’envie de faire connaitre les talentueux artistes maliens. Son initiatrice Massira TOURE est artiste peintre, Woman Tech Maker consciente des nombreux défis que connait le monde de l’art plastique malien en terme de visibilité, elle a vu dans les TIC un moyen de booster et de donner un coup de pub.

« Etre femme ou homme il faut se donner le moyen de vivre ses rêves. »

Ambitieuse et courageuse, elle projette de faire de sa plateforme une référence africaine en matière d’art plastique. A la pointe de la technologie Agansi vous offre la possibilité de visiter des galléries en 3D. Vous pouvez vous renseigner sur l’art malien, les artistes, et surtout faire des achats.

ANKAFINI coup de projecteur sur les tissus africains

F. Tangara Photo: F. Tangara

Imaginez depuis votre téléphone, tablette ou laptop choisir le tissu de vos rêves, sélectionner un modèle qui vous sied et vous faire livrer dans quelques jours votre habit. Oui c’est possible et même de choisir les accessoires.

« Nous nous devons de réussir, d’être des exemples pour les autres. »

Née de la double volonté de donner un coup de visibilité aux artisans textiles africains, et de permettre à tout un chacun de faire un gain de temps quant à la confection de ses habits. ANKAFINI est initiée par Fatoumata TANGARA une Woman Tech Maker.

Entre démarcher les vendeurs de tissus et les tailleurs elle est la seule à s’occuper de sa plateforme et à faire son boulot de community manager. Fatoumata TANGARA se veut être un exemple pour les femmes un modèle pour dire que les femmes peuvent et doivent être sur tous les terrains selon ses mots.

Ankafini sera disponible début janvier 2018

BAARA 2.0 mettre en relation les artisans du Bâtiment et les particuliers maliens

P. Sogoba
P. Sogoba Photo: P. Sogoba

Membre de la communauté Woman Tech Maker du Mali, initiatrice du blog MUSODEV un blog dédié aux maliennes évoluant dans l’informatique. Porcho Marguerite SOGOBA a un dada les TICs. Douée avec les codes, son rêve était de mettre son savoir-faire au service de sa communauté.  Elle voit dans le numérique la possibilité de créer de l’emploi pour les jeunes, de créer de la richesse.

« Je veux être utile à ma communauté. »

Baara 2.0 est une plateforme dédiée à la construction, les orfèvres, maçons, plombiers, architectes, électriciens et autres y sont répertoriés, vous pouvez les contacter selon votre localité, les choisir selon leurs compétences en fonction de vos besoins de construction ou de maintenance. Vous pouvez aussi vous inscrire pour mettre sur le marché vos compétences.

Baara2.0 sera disponible début janvier 2018

Avec le taux de pénétration de l’internet qui s’accroit peu à peu, nous pouvons sans doute dire que l’avenir des TICs a de beaux jours devant lui au Mali. Surtout avec nos jeunes dames 2.0 a l’envie féroce et l’imagination débordante.  


3 blogueuses qui font scintiller la blogosphère malienne

Le nombre de blogueur s’accroît considérablement dans la blogosphère malienne. Plus que jamais, les jeunes ne veulent pas rater cette aubaine qu’offre le blog de s’exprimer librement, de partager leurs passions. Parmi eux, trois blogueuses ont su capter mon attention et m’ont charmé par leur travail. Je vous propose de les découvrir, vous ne le regretterez point.

Mettez un peu de glamour dans votre quotidien avec Nafma’look

Nafmalook
Mariam NAFOUGOU CC: Nafmalook

Adoubée par les blogueurs maliens, la talentueuse Mariam Nafougou est une référence incontournable de l’univers fashion malien.

Bigrement passionnée par l’univers de la mode, elle partage régulièrement sur son blog des articles simples, stylés et élégants, riches en conseils et astuces qui si vous les appliquez, éveilleront votre magnificence. Des articles qui vous donneront une vue panoramique de la mode à la malienne.

En plus de mettre la lumière sur l’univers de la mode de son pays, la spécificité de Nafma’look est d’avoir su concilier harmonieusement tradition et évolution, le culturel avec l’occidental.

Nafma’look est convaincue d’une chose : « la beauté est partout » et nous pouvons et devons rester chics en toute circonstance.

Nafmalook.wordpress.com

Gabougouni vous mettra de l’eau à la bouche à coup sûr

Gabougouni
Seri CC: Gabougouni

Gabougouni, ou la petite cuisine en français, est un blog sur la cuisine malienne.  Il a été lancé avec l’ambition de valoriser la cuisine africaine et de l’assaisonner avec d’autres saveurs venues d’autres mers. Selon les mots de son initiatrice : « les plus grands plaisirs de la bouche viennent des mariages des saveurs et des cultures. »

Au gout exquis et raffiné, Dienaba Traore a la main aussi pour ses marmites que pour son blog, elle nous livre des recettes diverses et variées du terroir africain.

Gabougouni
CC: Gabougouni

Découvrez les recettes avec la touche personnelle Gabougouni.

Gabougouni.com

Place aux voyages culturels avec Sadya Toure 

Sadya TOURE
Sadya TOURE CC: Patrimonde

Vous aimez les voyages, les découvertes, la culture ? Bienvenue sur Patrimonde, le blog de Sadya Toure. Elle est l’une des rares blogueuses maliennes à s’intéresser à la culture. Sa verve, ses prouesses rédactionnelles lui ont permis d’intégrer la grande communauté de blogueurs francophones Mondoblog en 2017.

« Ce que nous laissons aux générations futures », tel est le maître mot qui résume les desseins de Sadya ; tenir un blog pour vulgariser la culture malienne et surtout promouvoir le patrimoine culturel mondial.

De sa plume saisissante et renversante, elle nous fait voyager, découvrir, mais aussi nous interpelle sur les dangers que courent certains sites historiques pourtant classés au patrimoine mondial. Car notre culture c’est aussi cela que nous léguons aux futures générations.

Patrimonde.mondoblog.org

J’espère que vous avez apprécié notre voyage sur la blogosphère malienne, n’hésitez pas à vous abonner et à partager.


Citoyens maliens, le changement commence d’abord par nous-mêmes

Il n’y a qu’à faire le tour des réseaux sociaux, on se noie dans une avalanche de jérémiades contre la politique. Pourtant, les problèmes du Mali ne sont pas imputables aux seuls politiques. Nous oublions très souvent que l’édification du pays est une tache noble et patriotique qui incombe d’abord à nous-mêmes en tant que citoyens. Certes, il y a une crise politique, mais elle est aussi citoyenne.

C’est une chimère que de croire que les choses évolueront, sans que nous ne changeions nous-mêmes d’abord.

Nous nous plaignons de la corruption, mais nous sommes les premiers à glisser les dessous de table pour vite régler nos affaires. Nous avons tacitement institué et normalisé les pourboires, même pour les services publics.

Ça nous réconforte de croire que la misère du peuple est dûe à la mauvaise politique de l’Etat, mais nous sommes ceux qui votent pour les 1000 F CFA, jamais pour le programme de société, ni l’intégrité du candidat.

Nous ne payons ni nos taxes, ni nos impôts, mais nous rêvons de voir nos quartiers assainis et éclairés. On se plaint de l’insalubrité mais c’est nous-mêmes qui jetons anarchiquement nos ordures.

Nous sommes toujours dans le verbiage à outrance, ayant la solution et une explication a tout, mais jamais de courage pour poser des actions concrètes. Au lieu de s’instruire, d’apprendre pour servir notre pays.

Les cœurs ne vibrent pas quand on chante l’hymne nationale, nous n’avons aucune estime pour la Constitution, nous sabotons nous-mêmes nos institutions, notre Etat, nous avons oublié toute civilité. Et très peu se soucient de leurs obligations civiques. Comment espérer que les autres nous respectent ?

Construire le Mali, personne ne le fera à notre place

Sommes-nous vraiment un peuple ? Jamais nous ne levons d’une seule voix pour l’intérêt commun. Nous savons tout du Real Madrid et du Barça, mais très peu de la démocratie, de la bonne gouvernance ou du fonctionnement de l’Etat.

Tout le monde parle de la crise scolaire, mais c’est nous-mêmes qui l’instituons, comme ces parents d’élèves qui achètent les sujets d’examen pour leurs enfants plutôt que des livres.

Nous n’avons pas lutté contre nos propres vices, nous voulons lutter contre le système alors que tout changement vient de l’intérieur et commence par soi-même.

Nous aimons tout régler à travers les liens de connaissances et d’affinité. Peu de personnes occupent les places qu’ils méritent, voilà pourquoi peu de nos programmes aboutissent.

Nous trouvons l’appareil judiciaire injuste, nous affirmons que la justice ne s’applique qu’aux pauvres, mais nous violons nous-mêmes nos propres lois. Nous négocions nous-mêmes avec les magistrats, nous faisons nous-mêmes intercéder les liens de connaissance dans les décisions de justice. Nous favorisons l’injustice et l’impunité.

Soyons le changement que nous voulons voir 

On aime se pavaner avec des produits étrangers, car dans notre imaginaire le « made in Mali » n’est jamais bien. On critique l’impérialisme, mais on ne consomme jamais malien.

Nous critiquons les politiques, mais il serait aussi intéressant de nous remettre en question. Disons la vérité sur l’Etat, disons la vérité sur nous-mêmes aussi. Qui de nous a accompli correctement ses devoirs envers l’Etat ?

Nous attribuons toute cause de nos malheurs à l’Occident, mais sommes inaptes à développer et exécuter efficacement des projets de développement pour notre pays. Et même nos intellectuels ne cogitent à résoudre nos problèmes que s’ils sont soulevés par l’Occident ou quand ça rapporte des sous.

Vous dites que l’aide Occidentale ne nous profite pas, mais nous ne faisons rien pour nous aider. Nous sommes toujours là, à tendre la main.

Nous pensons mériter le meilleur, mais pas souffrir pour l’atteindre. Aucune évolution ne se fera sans la douleur et le sacrifice. Soyons le changement que nous voulons.

Nous avons longtemps fustigé l’Etat. Il est temps que la société civile se remette en question, il est temps que nous soyons un peuple. Il est indéniable qu’un peuple instruit et uni est une force qui guide et oriente la politique de son Etat.


Trois moyens efficaces pour améliorer le système éducatif malien

L’avenir d’un pays dépend de la qualité de son système éducatif. Pourtant les politiques maliennes restent passives face à l’inefficacité de son système éducatif et face aux nombreuses tares de son école.  Un engagement citoyen peut aider à rehausser la qualité de l’éducation malienne, à travers des actes civiques et simples.  

Effectif pléthorique, enseignants non qualifiés, le système éducatif malien souffre d’obsolescence et il est totalement en inadéquation avec le marché de l’emploi et avec les besoins réels du pays. A des année lumière des avancées technologiques, le système attend désespérément sa mise à jour.

Nos élèves se retrouvent dans des conditions peu reluisantes et bénéficient d’une éducation de mauvaise qualité . Ils doivent faire face à l’indifférence et à la léthargie de nos politiques.

En attendant le réveil de nos politiques, nous, citoyens, nous pouvons influer positivement sur l’éducation de nos enfants. L’éducation c’est aussi l’affaire de tous.

Ecole
Ecole Pixabay Image CC

« Une nation qui lit est une nation qui gagne »

La lecture est indispensable et impérative dans toute éducation et cela, Mandela l’avait bien compris (d’où la citation). Pourtant,nos élèves détestent la lecture ! D’où la baisse du niveau éducatif.

La lecture ouvre l’esprit, élargit les horizons, éveille la curiosité, et fait grandir le bagage intellectuel. C’est une bonne voie pour compenser les tares et velléités de notre système éducatif.

Exhortons nos élèves et étudiants à la lecture, pour ce faire, ils doivent nous voir lire, nous même, cela suscitera en eux le goût et l’envie.

Ils doivent pouvoir accéder facilement aux livres, d’où la nécessité de multiplier les bibliothèques physiques et virtuelles, dans les quartiers et les écoles. Aussi de mettre l’emphase sur les activités (jeux, concours, ateliers) autour du livre.

Se connecter pour mieux apprendre.

Internet oui, c’est aussi un outil éducatif

C’est vrai que son coût est un peu onéreux, et que la qualité laisse à désirer. Mais le web est un outil incontournable pour l’apprentissage. Une mine d’or du savoir, son avantage est qu’il donne accès à d’innombrables informations diversifiées à coup de cliq et cela même gratuitement.

Les cours en ligne sont d’excellents support pour consolider et renforcer les connaissances acquises en classe. Il permet d’échanger avec d’autres apprenants, ou professeurs en ligne.

Que ceux qui savent, partagent avec ceux qui ne savent pas.

Groupe de soutien scolaire

Ecole
Ecole Pixabay Image CC

Imaginez les résultats mirobolants, si tous les jeunes diplômés s’organisaient en groupe pour donner des cours de rattrapage, de soutien au élèves pendants leur temps libre.

Faisons le suivi des enfants à la maison et aidons-les à faire les devoirs. Encourageons-les et aidons-les dans les matières qui leur pose problème.

Que ceux qui sont aisés, soutiennent les élèves dont les parents peinent à subvenir aux dépenses scolaires. Car aussi la précarité pousse beaucoup à abandonner les études.

Les parents d’élèves, les associations estudiantines, d’une seule voix doivent se lever pour inciter l’Etat à s’investir davantage dans l’éducation.

Puisque l’éducation c’est l’affaire de tous, si vous aussi vous avez des idées pour l’amélioration du système, n’hésitez pas, et mettez-les en commentaires.

 


Quand l’école nous pousse au mensonge

J’ai entendu quelque part que seul les intelligents sont capables de mentir. A l’école primaire, avez-vous déjà traité un sujet de rédaction sans avoir un peu menti, ou faire preuve d’imagination ? motus. Etre menteur ou imaginatif, tout n’est-il pas qu’une question de contexte ? 

« Racontez une compétition de sport, à laquelle vous avez participé », rien d’inédit pour un sujet d’épreuve de rédaction, dans une classe de 5ème de l’école primaire. Les épreuves de rédaction permettent de stimuler l’intelligence des enfants, étendre leur capacité d’imagination, accroître leur capacité rédactionnelle.

Ma petite nièce avec un sentiment d’insatisfaction m’affirmait : « Tonton j’ai eu 7/10 en rédaction, j’ai été la première de la classe ». Envahis par un sentiment ambivalent de joie et de stupéfaction, je la demandais la raison de son mécontentement, nonobstant sa réussite honorifique.

Élève
Élève Pixabay Image CC

Elle se sentait indigne de la note reçue, elle culpabilisait d’avoir menti. Car à la rédaction elle n’avait pas été tout à fait véridique. Afin d’avoir une bonne note, il faut faire un récit des plus intéressants. Alors pour y parvenir, elle enjoliva une histoire qu’elle avait vécue, en mettant l’emphase sur certains points afin de parvenir à un récit mirobolant, digne d’une première de classe.

« La logique vous mènera d’un point A à un point B. l’imagination vous emmènera où vous voulez. »

Einstein

Sur le coup, je la rassurai que sa note n’avait rien de déméritée. Elle n’avait pas menti mais imaginé.  Le dessein de l’exercice était d’inciter à la réflexion, à l’imagination, une manière d’exhorter les jeunes à êtres créatifs en vue d’éventuels problèmes que la vie pourra leurs réserver. Elle trouva réconfort dans mes réponses. Surtout quand j’appuyais mes propos avec cette citation de Mohamed Ali « un homme qui n’a pas d’imagination n’a pas d’aile ».

Elle est fine et subtile la ligne qui sépare le mensonge et l’imagination, surtout dans le cadre de l’éducation des enfants. Est-ce mentir de raconter dans une rédaction des histoires fausses ? quelle est la différence ou encore la limite entre l’imagination et le mensonge ? est-ce que les enfants perçoivent toutes les nuances et les contextes ?

 « L’imagination est plus importante que le savoir. »

Einstein